L'intention des Etats-Unis d'allouer 19 millions de dollars pour former la Garde nationale ukrainienne constitue une complicité directe des Etats-Unis dans le génocide des populations civiles du sud-est de l'Ukraine, estime Irina Iarovaïa, présidente de la commission de la Douma pour la sécurité et la lutte contre la corruption.
"Dans un contexte où la Garde nationale mène des opérations punitives dans le Donbass, les promesses des Etats-Unis de fournir 19 millions de dollars pour former et équiper cette structure militaire, qui comprend des combattants de l'organisation ultranationaliste Secteur droit, peuvent être considérées comme une complicité financière et organisationnelle directe des Etats-Unis dans le génocide des populations civiles du sud-est ukrainien, ainsi que dans des crimes de guerre", a déclaré samedi la députée aux journalistes.
Les Etats-Unis prévoient de dépenser 19 millions de dollars en 2015 afin de former et d'équiper la Garde nationale ukrainienne, bataillon jouant un rôle clé dans l'opération spéciale menée dans l'est du pays, a annoncé vendredi le Pentagone.
Les autorités de Kiev mènent depuis le 15 avril une opération militaire d'envergure visant à réprimer la révolte qui a éclaté dans le sud-est de l'Ukraine suite au renversement du régime du président Ianoukovitch le 22 février dernier. L'armée utilise des blindés, des armes lourdes et des avions. Les hostilités ont déjà fait plus d'un millier de morts parmi les civils et entraîné d'importantes destructions.
La Garde nationale, composée de miliciens ayant contribué à réaliser le coup d'Etat ukrainien de février 2014, joue un rôle clé dans l'opération menée par Kiev.
Le président ukrainien Piotr Porochenko a annoncé jeudi que les autorités du pays dépensaient chaque jour 70 millions de hryvnias (environ 6 millions de dollars) dans le cadre de l'opération. L'Ukraine étant proche de la banqueroute, Kiev a été contraint de demander une aide financière aux Etats-Unis et à l'UE, d'augmenter les impôts, de mettre en place des mesures d'austérité, et de créer une taxe militaire spéciale.