Il s’agit d’une première liaison aérienne internationale après la réunification de la Crimée avec la Russie. La reprise d’une communication de transport directe entre la Crimée et la Turquie est une bonne nouvelle pour les compagnies de tourisme. Les firmes turques travaillent depuis longtemps et heureusement en Crimée et comptent toujours sur cette direction.
Voici ce que dit Elena Shen, porte-parole de la compagnie de tourisme Esen Elita Turizm :
La Turquie et la Crimée avaient toujours des relations amicales. Le trafic des touristes dans les deux sens a été considérable. Mais à présent pour aller en Crimée les Turcs devaient faire des détours par la Russie ou par Odessa. Les gens ne peuvent pas se permettre des billets aussi chers. Et bien sûr, des vols réguliers de Simféropol à Istanbul vont faciliter les choses.
D’ailleurs, à la différence de ce qui était par le passé, les voyagistes turcs n’organisent pas maintenant des tours à Odessa, Kiev, Donetsk et d’autres villes ukrainiennes.
Pour ce qui est de la Crimée, je suis convaincue qu’avec le temps la situation va se normaliser, et cette coopération sera très avantageuse pour la Turquie et la Crimée. Puisque la Crimée intéressait toujours les Turcs par sa nature étonnante et par les liens parentaux avec les Tatars de Crimée.
Notre autre interlocutrice, Irina Chtchegoulkova, porte-parole de l’Agence fédérale russe pour le Tourisme, considère comme bonnes les perspectives de la coopération des compagnies russes et turques en Crimée. Les problèmes d’aujourd’hui ont moins un caractère politique que pratique :
On doit reconnaître l’existence des problèmes dans la sphère touristique en Crimée. Pour le moment le niveau de service dans les hôtels et les maisons de repos de Crimée est de loin inférieur à celui, par exemple, en Turquie. Le système ukrainien ne les encourageait pas à améliorer les services. Maintenant ils vont passer au système de marché qui fonctionne en Russie et en Turquie. Les entrepreneurs qui travaillent dans cette sphère en Crimée devront comprendre que s’ils n’obtiendront pas un rapport approprié qualité-prix de prestation des services, les touristes ne viendront pas dans leurs hôtels. C’est un travail difficile, impliquant un changement de mentalité, mais il devra nécessairement être accompli.
Je suis persuadée que les investissements turcs ne tarderont pas à venir. Il y a un programme fédéral russe ciblé pour le développement du tourisme intérieur et du tourisme en provenance des pays étrangers. Il s’agit du partenariat public-privé, lorsque l’Etat finance les infrastructures et puis des investisseurs privés viennent construire des hôtels et d’autres sites touristiques. En Russie ce système fonctionne. En Crimée, tant qu’elle faisait partie de l’Ukraine, un tel programme n’existait pas.
La Turquie manque de directions de tourisme vers des sites naturels, qui intéressent justement les Turcs. A ce propos, il est curieux de rappeler qu’il y a encore dix ans il était quasi-impossible de rencontrer des touristes turcs en territoire de Russie, mais en ces quelques années nous enregistrons un accroissement d’une année à l’autre. Avec l’annulation des visas et la simplification du régime des visas les touristes turcs ont commencé à venir en Russie. Nous espérons que la Crimée soit tout aussi intéressante pour les touristes turcs.