Une justice française à deux vitesses

Une justice française à deux vitesses
S'abonner
On marche sur la tête. Entre les réformes suicidaires de Mme Taubira qui oublie que le temps des Victor Hugo est révolu, le flirt déplacé des autorités avec des minorités rejetant de pied ferme l'assimilation et le mal fou que se donnent les médias pour maquiller les faits ou, plus insolamment, faire passer des vessies pour des lanternes, la justice semble avoir perdu sa visée le plus primaire: promouvoir ce qui est juste.

Or, le juste, n'incarne-t-il pas l'objectif (autant que possible) et le proportionnel? Dans l'idéal, oui. Mais pas dans la France de ces dernières années où la justice ne défend plus les intérêts d'un peuple qu'elle devrait représenter.

Les exemples ne manquent pas. En voici les plus frappants qui se superposent.

- Mai 2014. Viol en réunion dans le parc d'Evry. Une jeune fille devient l'objet d'une tournante particulièrement cruelle. Dépouillée de ses biens, violamment battue puis violée par quantre adolescents dont l'aîné n'avait pas plus de 17 ans, elle est laissée pour morte. Motif invoqué par ses tortionnaires: "Tous les Français sont des fils de pute". En conséquence de quoi, la malheureuse aurait mérité son sort. Précisons que trois des quatre inculpés avaient déjà récidivé, l'aîné ayant précedemment purgé les 2/3 d'une peine pour viol. Comme quoi, l'habitude est une deuxième nature. Comme quoi, les viols sont en passe d'être banalisés dans la mesure où le jeune homme était sorti de prison à 16 ans et qu'il faut donc supposer qu'il n'y était pas resté bien longtemps. Il en sera de même dans le cas présent sachant notamment que les plus jeunes de ses complices n'ont que 13 ans. Mais c'est normal. Nul n'est maître de ses pulsions, surtout "les jeunes".

- Juin 2014. Tournante à Angoulême. Cette fois, la victime de 21 ans est handicapée mentale. Les cinq individus qui se sont défoulés sur sa personne en profitant de son état de déficience intellectuelle ont tous été relaxés. En effet, il n'a pas été établi que la jeune femme en question n'était pas consentante au moment des faits. En revanche, si le viol est avéré, les agresseurs encourent vingt ans de réclusion criminelle. Mais vingt ans de réclusion, c'est trop! Ce n'est pas démocratique! On nous prendrait pour le pays des goulags! Autant reconnaitre que la jeune handicapée avait instrumentalisé ses multiples relations pour ensuite, dieu sait à quelle fin, les livrer aux mains de la justice. Pourquoi pas si ce n'était un détail plutôt éloquent: l'âge mental de la demoiselle ne dépasse guère celui d'un enfant de cinq-six ans. Mais enfin, les mains de cette justice hautement sceptique - heureusement dans certains cas! - sont tellement clémentes, qu'on en dirait presque qu'elles appellent à la récidive.

- Il y a à peine quelques jours, un septuagénaire a été roué de coups par un psychopathe offusqué de n'avoir pas eu la cigarette qu'il voulait. 66 coups. Pronostic vital engagé en début d'hospitalisation. Sans surprise, Thémis a été foudroyante: l'agresseur, sans doute une énième victime de la précarité, a été placé sous contrôle judiciaire. Partant de là, il est prévisible que sa peine sera dérisoire. Pourquoi pas un susris s'il est démontrable que la victime se trouvait dans un état d'inconscience partiel ou total suite à ... les prétextes ne manqueront pas? A cela s'ajoutent les perspectives humanistes déployées par la peine de probation ou peine individualisée qui, de un, permet de relativiser si besoin est la gravité des délits ou crimes commis en mélangeant des pickpokets avec des sadiques, de deux, considérer que la pédagogie coercitive guérit les plus grands maux et que, par conséquent, la prison ne sert à rien. C'est d'ailleurs l'objectif de Mme Taubira.

Ces trois cas énumérés, relevons-en deux autres, révélateurs d'une réalité complémentaire sur laquelle on ne s'interroge que très peu.

- Mohamed S, 23 ans, participe à une manif pro-Palestine. Arrêté pour contrôlé d'identité, il est humilié par les forces de l'ordre. Choqué par cette attaque verbale violente, il se débat. Son comportement lui vaut une incarcération immédiate (à comparer avec le placement sous contrôle judiciaire du cas précédent!) et 4 mois de prison ferme. Il ne s'agit bien sûr pas de défendre Mohamed qui a certes tenté de rejeter le contrôle d'identité, chose qu'il n'avait pas le droit de faire. Néanmoins, il est pour le peu étonnant qu'un geste d'exaspération (l'accusé disait être contrôlé toutes les semaines) ait entraîné des mesures tout à fait draconiennes pour la justice française. N'y-a-t-il pas anguille sous roche? Mohamed, a-t-il vraiment été jeté en prison pour ce qu'il a fait ou plutôt pour avoir soutenu des convictions qui ne correspondent pas à celles de l'Etat?

- Anne-Sophie Leclere, ex-candidate du FN aux municipales, a publié en octobre dernier, sur facebook, un photomontage mettant côte à côte un bébé singe et la garde des Sceaux. On est tous d'accord là-dessus, il est totalement déplacé de comparer un être humain à un animal, si sympthique soit ce dernier et désagréable la personne visée. On est tous d'accord, ce qu'a fait Mme Leclere ne la caractérise pas de la meilleure façon, notamment en tant que personne s'engageant en politique. Ceci étant, est-ce une raison suffisante pour lui infliger 9 mois de prison ferme et une amende hallucinante? Qu'aurait-on dit si on avait emprisonné une Russe engagée en politique au seul motif qu'elle avait comparé Poutine ou l'un de ses ministres à un chympanzé?

Derrière tout ce surréalisme de façade, que relevons-nous?

- De un, le système juridique est bien plus prompt à poursuivre les délits d'opinion que les crimes. Est délit d'opinion tout ce qui va à l'encontre des idées véhiculées par l'Etat, que ce soit la critique - certes tout à fait détestable sur la forme - des réformes taubiriennes ou les manifs de soutien à la Palestine.

- De deux, la justice pense paradoxalement plus aux délinquants ou criminels qu'à leurs victimes. Cette situation peut paraitre paradoxale mais en réalité, elle n'est conditionnée que par la peur de certaines minorités. Peur des éléments mal intégrés, haineux, qui pourtant ne représentent que la minorité des immigrés, peur des éléments gratuitement violents qu'ils soient français ou d'origine étrangère.

Deux types de tyrannie conditionnnent donc la justice française:

- Tyrannie de l'Etat ce qui est caractéristique des dictatures.

- Tyrannie des minorités de toute nature (ethniques, marginales, perverses, etc.) ce qui est caractéristique des sociétés en déliquescence. L'Etat se soucie encore de son confort mais plus du tout de celui de ses citoyens.

En attendant 2017, il est à espérer que ces simples constats de faits fassent office d'antidote et que le vote redevienne ce qu'il a vocation à être: un vote de conviction et non d'opposition.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала