Le plan de paix proposé il y a peu par Porochenko s’est manifestement crashé en même temps que le Boeing 777 abattu, cela va de soi, par « les terroristes pro-russes ». En l’occurrence, les boîtes noires retrouvées et transmises aux experts néerlandais avant d’être envoyées au Royaume-Uni, s’il arrive que leur contenu soit objectivement déchiffré – pour qui croit encore aux miracles – marqueront un tournant hyper important dans la guerre.
Or, avant même que les données des boîtes noirs ne soient connues, une simple analyse démontre déjà qu’il y anguille sous roche. Voici ce que nous savons au niveau des faits tels quels. Le Malaysia Airlines a été abattu le 17 avril vers 17 heures. Il est tombé près du village Grabovo situé dans la région de Donetsk, à 50 km seulement de la frontière russe. Deux boîtes noires ont été retrouvées et envoyées au Royaume-Uni. Aucun résultat vraiment constructif pour le moment, plutôt un foisonnement de spéculations. Quid de la situation sur le terrain le jour de la tragédie ?
- Fait aberrant pour la Russie : l’avion est tombé dans une zone contrôlée par les résistants. En revanche, comme il a couvert encore quelques kilomètres après avoir été touché, il a déjà été établi que le tir provenait d’une autre zone. Il n’est en revanche pas établi si cette zone était oui ou non contrôlée par les résistants. Détail important à mentionner : si l’avion était tombé sur le territoire (50 km ne représentant rien pour un avion), la guerre médiatique menée en ce moment contre la Russie aurait monté d’un cran.
- Largement exploitée il y a quelques jours, l’hypothèse que le Boeing ait été abattu par un avion de chasse ukrainien semble presque abandonnée. De toute évidence, premières informations fournies par les boîtes noires et commentaires d’experts internationaux à l’appui, le coup a été porté par un missile sol-air « Bouk ».
- Il est par ailleurs à se demander ce qu’un Bouk pouvait bien faire sur les lieux sachant que les résistants n’ont pas d’avions.
- S’il s’agissait d’ « exercices », il est pour le peu étrange que l’Ukraine ait donné l’ordre d’ouvrir son espace aérien précisément la veille du crash. Qui plus est, même si ces exercices n’avaient pas lieu, les opérations punitives lancées par Kiev auraient dû donner lieu à la création d’une zone d’exclusion aérienne maintenue jusqu’à la fin définitive des hostilités.
Les incohérences s’accumulent donc ce qui pourrait expliquer l’intensification des opérations punitives dans la zone sinistrée suite au débarquement d’experts internationaux. S’il est démontré que le vol MH 17 avait été intentionnellement abattu – donc tout bonnement sacrifié pour compromettre la Russie – Iatseniouk ne sera plus le seul à vouloir démissionner … mieux encor, fuir.
Mais il n’en sera rien. La preuve : Iatseniouk a dû reprendre ses fonctions quelques jours après avoir annoncé sa démission. Est-ce vraiment le sens du devoir qui l’a poussé à revenir ? Tant que l’Ukraine restera dans le collimateur des oligarchies supranationales, Porochenko ne pourra même pas partir en week-end sans l’approbation d’une puissance bien connue. Pour la même raison, la vérité ne sera jamais dite sur le crash du Boeing 777 : il vaut mieux parler d’une « bavure » que reconnaitre un acte intentionnel qui gâchera toute la partie.
Selon le politologue russe Mikhaïl Leontieff, de vraies négociations ne commenceront que le jour où Kiev comprendra enfin que la situation s’emballe jusqu’à devenir irrémédiable. Mais justement ! Si même Porochenko voudra de ces négociations, il se trouvera toujours des leviers de pression convaincants pour le faire changer d’avis. Le seul moyen d’éteindre le brasier du Sud-Est est donc, sur un plan local, continuer la résistance jusqu’à ce que le budget ukrainien ne permette plus le financement d’une armée déjà sérieusement éprouvée, deuxièmement, attendre que les USA se désintéressent de l’Ukraine. Et ce n’est hélas pas demain la veille que cela arrivera. Or, la volonté des oligarques se résume en pratique à celle des USA.
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