En Ukraine, le président a décidé de mobiliser encore plus de citoyens dans l'armée nationale – une mesure approuvée mardi par le parlement – et les députés comptent augmenter les impôts dans des secteurs économiques jusque-là en développement, écrit mercredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
Cette nouvelle vague de mobilisation n'est pas une surprise: les médias ukrainiens avaient dévoilé la veille les plans secrets envoyés par Kiev aux centres de recrutement, y compris dans le Donbass. Selon les sources ukrainiennes, 20 000 réservistes de moins de 60 ans doivent être appelés aux armes dans la seule région d'Odessa. Les termes concrets de la mobilisation à venir et les résultats de la précédente n'ont pas été divulgués par le secrétaire du Conseil de sécurité Andreï Paroubi. Le décret présidentiel ne donne, non plus, aucune précision. Néanmoins, 232 députés ont voté pour.
Quant aux plans du gouvernement ukrainien concernant l'économie nationale, ils sont bien plus transparents: des amendements au budget 2014 ont été soumis d'urgence pour priver les secteurs en développement de leurs privilèges fiscaux et réduisant, sur le papier, le déficit de la Caisse de retraite.
Par exemple, le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk propose de lever l'exonération d'impôt sur le revenu pour le secteur hôtelier, les entreprises de l'industrie légère et de l'énergie renouvelable, les chantiers navals, la construction aéronautique et la mécanique agricole, instaurée par Viktor Ianoukovitch en 2011. A la surprise générale le gouvernement compte ainsi imposer précisément les secteurs qui ont le plus souffert de la détérioration des relations avec la Russie. Par exemple, le flux touristique en Ukraine, selon les experts de l'industrie, a été divisé par dix par rapport à l'année dernière. Qui plus est, il n'est plus question d'une hausse des revenus dans la construction aéronautique et navale. Le gouvernement a également l'intention d'annuler les privilèges de remboursement de la TVA pour les exportateurs de céréales.
On connaît déjà la destination des fonds ainsi récupérés: l'opération dite antiterroriste coûte au budget 150 à 160 millions de dollars, selon Iatseniouk. Or ces ressources ne sont pas disponibles: bien que le FMI ait approuvé l'initiative de poursuivre le financement de l'Ukraine, le Fonds a reporté à septembre le virement d'une nouvelle tranche d'aide de 1,4 milliard de dollars.
De plus, le gouvernement ukrainien a décidé de jouer également avec la Caisse de retraite: son déficit prévu sur le papier sera réduit de 1,8 à 1,5 milliard de dollars. Il est prévu de compenser la différence grâce au Fonds de la sécurité sociale pour la perte de l'aptitude à travailler et du fonds social de chômage. Il est à noter que le nombre de personnes inaptes à travailler temporairement ou définitivement ne fera qu'augmenter en raison des blessés de la guerre civile et des rangs de chômeurs en Ukraine. Au final tout le monde sera perdant – les retraités, les victimes de guerre et les chômeurs.
Si les sanctions n'avaient aucun effet, l'Ukraine devrait demander au congrès américain d'accorder à l'Ukraine le statut spécial d'allié hors Otan, comme c'est le cas d'Israël, du Japon, de l'Australie et des Philippines, pour pallier ses problèmes de sécurité, a déclaré Piotr Porochenko.