Une ligne rouge reliera les ministres de la défense de la Chine et de la Corée du Sud

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La Chine et la Corée du Sud renforcent les mesures de confiance militaires sur fond d’un refroidissement brutal des relations sino-japonaises. Pékin et Séoul ont convenu de monter cette année une ligne téléphonique directe entre leurs ministres de la défense, rapporte une source dans le gouvernement sud-coréen.

Les négociations ont démarré encore l’année dernière et la visite à Séoul du président de la Chine Xi Jinping qui s’est tenue début juillet, leur a donné un coup de pouce, estime Alexandre Vorontsov, directeur du Centre d’études coréennes de l’Institut d’études orientales :

Certes, c’est un phénomène emblématique pour la bonne raison que la Corée du Sud est un allié militaire des États-Unis qui tentent sans trop de succès de monter une coopération militaire tripartite USA-Japon-Corée du Sud. Dans ce contexte, la Chine est perçue à Tokyo et Washington comme une rivale plus que comme un partenaire. Ces trois pays sont très liés économiquement mais les éléments de rivalité l’emportent incontestablement sur le plan militaire et politique.

A son tour, Pyongyang affiche à l’égard de la ligne rouge une réaction nerveuse et même névralgique, estime Vassili Mikheev, directeur adjoint de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales : 

Pyongyang est mis sous pression par la nouvelle direction chinoise qui voit de mauvais œil la poursuite de ses tentatives de chantage à l’arme nucléaire qu’il posséderait. Pékin désapprouve aussi la politique de Pyongyang qui refuse obstinément les réformes économiques, ce qui crée de nombreux problèmes et menaces pour la Chine y compris en ce qui concerne le flot de réfugiés en cas d’un collapse éventuel. C’est cela qui explique en premier lieu lе resserrement des liens militaires et politiques qu’on observe ces dernies temps entre la Chine et la Corée du Sud.

Les experts conjecturent depuis longtemps sur les dates de la visite en Chiner du nouveau leader nord-coréen Kim Jong-un. En effet, après avoir visité Séoul, le nouveau président de la Chine tarde à recevoir son homologue nord-coréen. Cela ne s’est jamais produit depuis 1992, date d’établissement des relatons diplomatiques entre la Chine et la Corée du Sud. Alexandre Vorontsov estime cependant qu’il n’existe aucun scandale politique dans les relations entre les Chine et les deux Corées :

Pyongyang entretient avec Pékin des relations stables et saines et la visite de Xi Jinping en Chine ne le préoccupe guère. La visite en question était programme bien à l’avance. D’autre part, tous comprennent que Pékin applique une politique pragmatique et multilatérale.

Les tentatives répétées de Pékin de reprendre les négociations avec la participation des deux Corées, des États-Unis du Japon, de la Chine et de la Russie, peinent à produire le résultat escompté. Les experts estiment que c’est une des raisons du refroidissement des relations sino-nord-coréennes.

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