L’ancienne organisation du monde craque sur toutes les coutures. L’humanité se trouve déjà visiblement à l’étroit dans les schémas géopolitiques du 20e siècle. Qui plus est, on voit dépérir le schéma postsoviétique de « Paix américaine », que Washington cherchait par tous les moyens à imposer à la communauté mondiale ces plusieurs décennies.
On peut affirmer que les pays BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et l’Afrique du Sud) ont démontré des positions identiques sur tout un ensemble de questions de principe à l’ordre du jour international. Les leaders des BRICS ont proclamé le droit de l’IRAN au nucléaire civil, appelé à un cessez-le-feu immédiat en Syrie, condamné l’extension illégale des colonies juives en territoires palestiniens et exprimé leur préoccupation par des situations de conflit en Afrique. De plus, le groupe a dit sa profonde inquiétude au sujet de la situation en Ukraine et a appelé à un dialogue global, à une désescalade et à la retenue toutes les parties concernées.
En somme, en dépit des sanctions et un refroidissement des rapports entre la Russie et l’Occident, l’Amérique du Sud et l’Asie restent des partenaires amis de Moscou. Quant à la nouvelle Banque de développement et du fonds monétaire des BRICS, la fondation des institutions aussi importantes est capable de transformer la conjoncture économique internationale. Voici ce que dit l’expert pour les affaires des BRICS à Observer Research Foundation en Inde, Wiwan Sharan.
« Je vois deux grandes raisons pour fonder une nouvelleBanque de développement : d’abord, les BRICS sont manifestement mécontents par l’organisation économique et sociale existant dans le monde. Ensuite, il faut proposer une solution de remplacement à l’organisation mondiale, qui s’est constituée depuis la Seconde guerre mondiale ».
On sait que les crédits, octroyés par la Banque Mondiale ou le Fonds Monétaire International, sont souvent assortis de conditions assez dures, qui place l’emprunteur en une situation difficile. Ecoutons Mark Visbrot, l’un des dirigeants du Centre des études économiques et politiques à Washington et président de l’organisation non gouvernementale Just Foreign Policy.
« La Banque de développement des BRICS sera créée comme une solution de remplacement au FMI et à la Banque Mondiale, qui exercent une influence négative sur l’économie des pays émergeants. La banque commune des BRICS et le fonds de réserve aideront à éviter des crises financières et des récessions, or la constitution de ces nouvelles structures est un long processus ».
Le monde ne retourne pas du tout au modèle du siècle dernier avec deux superpuissances – deux pôles, vers lesquels gravitent d’une manière ou d’une autre tous les autres. De nos jours Washington doit faire la concurrence à la fois à plusieurs pôles d’attraction – à Pékin, New Dehli, Moscou etc. Le monde est devenu réellement multipolaire. Le sommet des BRICS au Brésil peut être vu comme un point de départ vers une nouvelle organisation mondiale, qu’on veut plus honnête et équitable.