Le Traité « ciel ouvert » a été signé en 1992 par 34 pays. Les tâches principales du régime « ciel ouvert » sont : développer la transparence, contribuer à contrôler la réalisation des accords au sujet des armements, étendre les possibilités en vue de prévenir les crises et de régler les situations de crise dans le cadre de l’OSCE et d’autres organisations internationales.
Ni l’incident en avril, quand les Etats-Unis ont interdit à la Russie d’effectuer un vol d’inspection sur leur territoire, ni la présence des navires militaires de l’OTAN dans les eaux de la mer Noire, n’ont empêché d’effectuer le vol actuel.
Nous vous proposons d’écouter le commentaire de Messout Khakky Tchachine, professeur à l’Académie de l’armée de l’air turque et à l’Université Özyeğin d’Istanbul, officier à la retraite de l’armée de l’air turque, docteur en sciences politiques.
Le Traité « ciel ouvert » a été signé en 1992 et est entré en vigueur en 2001. Au terme de ce document, les vols de surveillance ont pour principe la réciprocité. La Russie et la Turquie sont deux puissances très intéressées à la stabilité et à la sécurité, surtout dans la région de la mer Noire.
Le trajet du vol actuel était accordé avec les autorités russes dans le cadre des dispositifs du Traité « ciel ouvert ». Lors du vol, les spécialistes prendront des photos nécessaires et collecteront de l’information qui les intéresse. Les spécialistes russes se trouveront également à bord de l’avion. Cette fois-ci, il y a également des experts américains parce qu’un nouvel équipement est installé à bord.
Malgré la dégradation de la situation en Ukraine et la présence des navires militaires de l’OTAN en mer Noire, la Russie a permis de mener un vol d’observation sur de son territoire.
Les autorités ukrainiennes continuent à mener des opérations militaires contre les habitants de Donetsk et de Lougansk. La Russie et l’Ukraine ne sont pas encore parvenues à un accord. En réalité, il ne s’agit pas d’opposition Russie-Ukraine, ni même Russie-OTAN, mais Russie-Etats-Unis. En tant que membre de l’OTAN, la Turquie était contrainte d’accepter de participer aux exercices navals de l’OTAN en mer Noire. En même temps, la Turquie surveillait avec attention que les dispositifs de la Convention de Montreux soient totalement respectés. Car la Turquie est un pays souverain qui poursuit d’abord ses propres intérêts. En ce qui concerne la mer Noire, ses intérêts coïncident avec ceux de la Russie. On sait bien qu’à part la Turquie, les avions militaires russes contrôlaient le déroulement des manœuvres navales de l’OTAN en mer Noire.
La Russie et la Turquie sont absolument prêtes à garder la mer Noire comme la mer de stabilité, de paix et de sécurité. Tous les exercices navals de l’OTAN se déroulaient sous le contrôle strict des spécialistes russes et turcs. Par ailleurs, la situation dans la région de la mer Noire reste tendue.
Du point de vue des relations russo-turques, ce geste de Moscou ne peut être considéré que comme le signe de confiance mutuelle entre les deux pays. Car la Russie pouvait tout simplement refuser à la Turquie, et il y avait beaucoup de raisons. Nous le comprenons et nous apprécions hautement notre amitié avec Moscou. J’espère que l’Occident le comprendra aussi et en tirera des conclusions. Car il est évident que sans la Russie, il n’arrivera pas à régler le problème ukrainien ni syrien.