Le sommet des BRICS s’ouvre mardi dans la station balnéaire brésilienne de Fortaleza pour discuter des aspects politiques internationaux, financiers et économiques relatifs à la coopération globale et bilatérale.
L’influence et l’efficacité des BRICS grandissent d’année en année parce que les pays que regroupe cette structure internationale totalisent entre 30 et 60% des ressources minérales globales et jouent un rôle de tout premier plan dans l’agriculture mondiale en produisant 40% de blé et en disposant de 32% des terres arables.
Les indicateurs macro-économiques globaux des BRICS ont également de quoi impressionner. Aussi, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et la RSA réalisent ensemble 21,1% du PIB mondial, soit l’équivalent de 15,8 trillions de dollars. Le PIB des « cinq » a été multiplié par 4 en 10 dernières années, alors que celui des pays industrialisés n’a progressé que de 60%. Les BRICS sont en outre le plus grand marché du monde dont la population atteint 2,9 milliards de personnes (40% de population du monde). L’influence politique des BRICS s’accroît aussi rapidement que leur influence économique en attirant d’autres grands pays émergents. Les experts estiment que la question d’élargissement progressif de cette structure peut se poser dans un avenir peu éloigné.
De même que les BRICS, la Turquie peut se prévaloir des succès économiques impressionnants. Elle fait preuve d’une croissance économique et sa politique extérieure a fait l’objet de plusieurs correctifs que la rapprochent avec les BRICS.
Elle est en train de resserrer ses liens avec les BRICS à titre individuel. Le moment, n’est-il pas venu de participer aussi au travail collectif de ses membres? Qu’est-ce qu’on en pense en Turquie elle-même?
La parole est à Yousouf Tchinar, professeur de la chaire des relations internationale de l’Université Seldjoukide, directeur du portail internet « Revue stratégique » :
« Ces derniers temps, la Turquie s’efforce de secouer le fardeau de la "guerre froide”. Sa politique extérieure est devenue plus indépendante et c’est la raison de son rapprochement avec les BRICS. En fait, la politique extérieure turque est désormais façonnée par la multipolarité du système des relations internationales mais cela ne suffit pas encore à son adhésion aux BRICS. Les pays qui en font partie sont les puissances importantes et influentes qui participent à la formation de la politique et de l’économie mondiales. Si notre économie peut se comparer aux économies des pays de l’UE, elle ne peut pas encore se mesurer aux BRICS. Nous pouvons resserrer nos liens avec les BRICS à titre individuel mais ne sommes pas encore prêts à rejoindre cette structure. Notre économie se développe actuellement à des rythmes assez élevés. Si cette tendance se maintient, nous pourrons envisager un jour l’adhésion aux BRICS parce que nous avons les raisons et les potentialités nécessaires. Pourtant, le moment n’est pas encore venu de parler de notre adhésion aux BRICS à court ou à moyen terme. »
L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction.