Le président russe Vladimir Poutine a déjà visité quatre pays – Cuba, le Nicaragua, l'Argentine et le Brésil où il passera un peu plus de temps, écrit mardi 15 juillet le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
Vladimir Poutine s'est entretenu avec son homologue brésilienne Dilma Rousseff au palais du Planalto. Il y a été solennellement accueilli par des salves de canon. Un ensemble de documents ont été signés dans le domaine de la coopération militaro-technique, énergétique, aéronautique, douanière, scientifique et technique, ainsi qu'un plan d'action pour la coopération commerciale et économique puis un mémorandum portant sur l'installation de stations GLONASS (l'équivalent russe du GPS) au Brésil.
Le développement des liens économiques a été évoqué au cours des pourparlers. "Le Brésil est le plus important partenaire commercial de la Russie en Amérique Latine", a souligné le président russe. Les échanges commerciaux ont significativement augmenté en dix ans. Même si dans le contexte de l'instabilité économique mondiale ils ont connu une légère baisse – de 3,3% l'an dernier, jusqu'à 5,48 milliards de dollars. Cette tendance s'est maintenue cette année: en quatre mois, durant la même période de 2013, les échanges commerciaux se sont réduits de 10,6%
(1,6 milliards de dollars). "Pour cette raison il était temps de se réunir et de trouver les solutions pour surmonter ce problème", a expliqué Poutine.
La Russie fournit au Brésil des produits de son industrie chimique et des minéraux. Les principales matières brésiliennes exportées en Russie sont agricoles et alimentaires. L'an dernier, 60% des importations russes en provenance du Brésil étaient de la viande.
En dépit d'une dynamique négative dans le commerce bilatéral, on constate un sérieux progrès ces derniers temps. Les deux pays ont commencé à passer d'un commerce pur à la coopération industrielle, la création de coentreprises, la réalisation de projets à long terme contribuant au développement des hautes technologies. Parmi les secteurs prioritaires de coopération: la construction aéronautique, l'exploitation de minerais, la métallurgie, la chimie et la pharmaceutique.
"Une collaboration est prévue entre nos fonds d'investissement et il est important d'accroître la coopération industrielle", a souligné Poutine. De grandes compagnies russes commencent déjà à arriver sur le marché brésilien. Rosneft investit dans l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures dans le rio Solimoes. L'usine Silmach compte lancer d'ici la fin de l'année la production d'équipements pour un barrage dans le Santa Catarina. Les Hélicoptères de Russie livrent au Brésil des hélicoptères de transport. Les compagnies russes ont également du succès sur le marché de logiciels informatiques. Mais les entreprises brésiliennes ne se font pas distancer: KAMAZ et Marcopolo ont mis en place la fabrication de bus en Bachkirie, les Brésiliens produisent des équipements de refroidissement et de congélation dans la région de Kaliningrad, sans oublier une entreprise de viande préfabriquée pour McDonalds.
En outre, la coopération dans l'espace se renforce également. L'université de Brasilia abrite depuis 2013 un système terrestre d'acquisition de mesures. Les stations GLONASS seront plus nombreuses. Le pays a également son propre programme spatial. "Il est prévu d'élargir les contacts scientifiques et en matière d'éducation", a déclaré Poutine. Il a été convenu d'échanger l'expérience dans l'organisation de grands événements sportifs: la Russie organisera le Mondial de 2018 et le Brésil se prépare pour les JO d'été.
Les deux parties ont enfin évoqué les problèmes internationaux et la coopération dans le cadre du groupe des Brics. L'Union économique eurasiatique compte signer début 2015 un accord de coopération avec le Marché commun du Sud (Mercosur), a déclaré Poutine. Dilma Rousseff, pour sa part, a estimé qu'il était nécessaire de coordonner les actions de la Russie et du Brésil dans le cadre du G20.
