L'armée israélienne a lancé son opération militaire "Bordure protectrice" à Gaza, la plus importante contre le mouvement radical palestinien Hamas depuis 2012, écrit mercredi le quotidien Kommersant. Les forces israéliennes ont répondu aux tirs massifs de missiles provenant du sud par des frappes ciblées contre les positions des combattants. Le premier ministre Benyamin Netanyahu a ordonné hier de préparer une opération terrestre dont le lancement éventuel dépend entièrement de la réaction des islamistes, estiment les experts.
Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a lancé hier une opération antiterroriste de grande envergure baptisée "Bordure protectrice", dont le dernier équivalent en date remonte à fin 2012. Cette opération de huit jours appelée "Pilier de défense" avait arrêté pour longtemps les tirs contre le territoire d'Israël.
Cette fois, l'opération a également été provoquée par l'activité croissante des groupes de combat du Hamas qui ont tiré plus de 100 missiles vers Israël lundi. Les relations israélo-palestiniennes s'étaient encore envenimées après l'enlèvement puis le meurtre de trois adolescents Juifs, et de celui d'un Palestinien de 16 ans, brûlé vif. Selon le service de presse de l'armée palestinienne sur Twitter, le nombre de missiles lancés depuis Gaza a, depuis, atteint 250 projectiles.
D'abord Benyamin Netanyahu a répondu au silence par le silence, malgré l'indignation de certains membres de son gouvernement. Israël et le Hamas se sont même entendus sur un cessez-le-feu à l'aide des services secrets égyptiens. Cet accord n'est pourtant pas entré en vigueur et le chef du gouvernement israélien a ordonné hier d'augmenter le nombre de frappes aériennes contre les sites islamistes à Gaza.
"Le Hamas a choisi l'escalade de la violence et ça va lui coûter cher", a souligné Benyamin Netanyahu.
Hier les forces terrestres, aériennes, et la flotte d'Israël ont frappé près de 50 cibles à Gaza, notamment les maisons des leaders de la branche militaire du Hamas. L'armée israélienne rapporte l'élimination de cinq terroristes, y compris du chef des forces spéciales du Hamas.
Les villes israéliennes se trouvant à la portée des tirs des islamistes ont décrété hier l'état d'urgence: les militaires ont renforcé le contrôle dans les régions adjacentes à Gaza (3,5 millions de personnes) et possèdent désormais des pouvoirs élargis visant à maintenir la sécurité. Ils ont notamment fermé toutes les écoles à 40 kilomètres de Gaza.
La phase terrestre de l'opération pourrait commencer dans quelques jours. Le chef du gouvernement israélien a déjà ordonné de préparer le nécessaire à cet effet. Les chars se sont approché hier de la frontière de Gaza. L'armée a également obtenu l'autorisation d'appeler 40 000 réservistes.
"L'opération pourrait suivre plusieurs scénarios. Sa phase terrestre reste probable mais il n'y a toujours pas de décision définitive, estime Mordechai Kedar, expert du Centre d'études stratégiques Begin-Sadat. Les résultats actuels témoignent plus d'une tentative de faire pression sur le Hamas que d'une opération réelle. Et le déroulement des événements ne dépendra que de la réaction du mouvement".
Le premier jour de l'opération "Bordure protectrice" a considérablement réduit l'intensité des tirs vers le sud d'Israël, mais la branche militaire du Hamas affirme n'avoir aucune envie de céder. Hier ses combattants ont même promis d'élargir le secteur des tirs, en déversant sur Israël une "pluie de missiles".