La Russie dans le G8 : une histoire à rebondissements

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Il y a 20 ans, le 8 juillet 1994, la Russie faisait son entrée dans le G8, le club de discussion des leaders des plus grandes puissances du monde.

On croyait à l’époque que la Russie avait mérité ce droit par ses réformes démocratiques. Pourtant, les opinions politiques de Moscou et de l’Occident ont divergé 20 ans plus tard.

Le G8, qui avait surgi après que la Russie eût rejoint le format G7, qui regroupait alors la Grande Bretagne, l’Allemagne, l’Italie, le Canada, les États-Unis, la France et le Japon, est devenu une sorte de geste généreux fait par l’Occident en direction de Moscou comme pour dire : « les gars, vous avez bien travaillé pour assurer la transition aux valeurs démocratiques et on peut maintenant traiter avec vous ». Mais les espoirs nourris par la Russie se sont avérés vains parce que sa participation au G8 se limitait au volet politique, a confié à La Voix de la Russie Sergeï Griniaev, directeur général du Centre d’évaluations et de prévisions stratégiques :

« Ayant permis à la Russie de prendre part aux réunions du G8, les États-Unis s’opposaient dès le début à sa participation au processus décisionnel. La Russie n’a jamais été admise au volet financier, qui décidait de la répartition des sphères d’influence dans l’économie globale, etc. Par conséquent, elle était exclue du règlement des problèmes importants et n’avait pas la possibilité d’utiliser pour ses intérêts les possibilités qui s’offraient. »

Bien que le G8 regroupât les leaders des économies mondiales qui se rencontraient invariablement en grande pompe, ce format n’était au fond qu’une plateforme de discussion et un raout mondain au sommet duquel les chefs d’État pouvaient discuter des destinées du monde devant un verre de vin, estime Dmitri Danilov, directeur du département de sécurité européenne de l’Institut de l’Europe :

« Le G8 est une institution informelle qui ressemble à un club sans aucun pouvoir de décision. Il sert uniquement à harmoniser les vues et les positions qui seront par la suite matérialisées par des décisions concrètes. Les sommets de ce genre dépendent souvent de la confrontation des opinions, des entretiens en privé et des gestes diplomatiques. »

Mais 20 ans plus tard, la chimie des relations de la Russie avec ses partenaires du G8 s’est soldée par une réaction impétueuse et nous avons été exclus du club. Les interlocuteurs de Moscou dans le cadre du G8 ont d’un commun accord considéré la divergence de vues sur la situation en Ukraine comme l’abandon des valeurs démocratiques dictées principalement par les États-Unis. Les experts estiment que cette plaie n’est par mortelle. Certes, dans notre monde en pleine mutation où une situation peut opérer un retournement en l’espace de quelques jours et même quelques heures, toute plateforme de dialogue peut s’avérer utile. Mais, comme l’a fait remarquer Sergeï Griniaev, le retrait du G8 ne pénalise la Russie en aucune façon. Après tout, il y aura bien un jour un autre format. Il se peut cependant que le G8 soit réanimé et c’est Paris qui a été le premier à se prononcer « pour » par la bouche de son ambassadeur en Russie Jean-Maurice Riper, qui a déclaré que son pays était intéressé à reprendre le dialogue avec la Russie dans le format du G8. /N

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