Le monde a cessé d'être unipolaire, mais tous ne l’ont pas encore compris. Une série de centres globaux d'influence est apparue, et il est dangereux d'ignorer leurs intérêts. Une telle position conduit à un déséquilibre grave. On le voit à l’exemple de l'impuissance des instituts de l'ONU dans le règlement des conflits interethniques et intergouvernementaux. De tels centres sont constitués de la Russie et de la Chine. Mais on continue à tenter de faire pression sur la Russie, en particulier à cause de la crise ukrainienne, remarque le directeur de l'Institut de la planification stratégique Alexandre Goussev.
« Il est assez difficile par définition de faire pression sur la Russie. Les États-Unis exercent sur elle une pression à un fort degré, considérant que l'on peut introduire un troisième paquet de sanctions. Mais à ce niveau, il y a des difficultés : au sommet du G7 du 4 juin à Bruxelles, les leaders des États européens ont dit « non » aux États-Unis, et le troisième paquet de sanctions reste improbable pour le moment. »
La situation avec le troisième paquet est très révélatrice, croient les experts. En réalité, l'Europe dépend pour beaucoup de la Russie – sur le plan économique ainsi qu’au niveau géopolitique. Moscou soutient l’équilibre des forces en Europe, et dans ce contexte, on s’en rend compte, dit le directeur général du Centre de l'information politique Alexeï Moukhine.
« La Russie reste toujours un des éléments principaux de la stabilité en Europe. Et les Européens apprécient cela : les efforts de Vladimir Poutine, du ministère des Affaires étrangères russe dans cette direction. Par la suite, le rapprochement des positions de la Russie et de l’UE, malgré la position de Bruxelles et des pays qui sont les satellites des États-Unis, sera inévitable. C'est une mauvaise nouvelle pour les États-Unis qui tentent d'élargir leur présence militaire en UE et tâchent de freiner le développement de l'économie européenne avec l'aide de la création sur le territoire de l'Europe de centres d'influence destructive, comme c’est le cas maintenant en Ukraine. »
Les experts évoquent les points principaux dans la réalisation des tâches fixées devant le corps diplomatique russe. Premièrement, c’est la poursuite de l'orientation de la politique actuelle, indépendante et conforme au droit international. La Russie défendra encore plus les intérêts de l'État. À ce sujet, Vladimir Poutine a fait deux déclarations très importantes dans son intervention, dit Alexeï Moukhine.
« Si l’APCE continue à se comporter de la même façon, la Russie quittera cet institut. C’est la première fois qu’une telle déclaration a été faite par Poutine. En plus, la Russie a déjà préparé une réorientation de l'économie, y compris vers l'Est. C'est un signal important pour l'Union européenne qui se prépare à une percée après l'achèvement de la crise financière et économique. »
Un autre point nécessaire consiste en la création d’une image adéquate du pays dans le monde : la Russie et sa position doivent être prises en compte. C'est un important facteur de la résistance à la dissuasion effectuée par les États-Unis, a souligné Alexandre Goussev. La Russie devient un modèle de comportement correct d’une force politique sérieuse dans l'arène internationale. Plusieurs pays qui hésitent à élaborer leur position sur des questions internationales aiguës observent la Russie. Plus longtemps la Russie poursuivra sa ligne actuelle, plus elle acquerra de prestige international, et plus de partenaires elle aura. /N
