La Pologne évincée des négociations sur l’Ukraine

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Le round suivant des négociations sur le règlement du conflit intra-ukrainien a eu lieu à Berlin avec la participation des ministres des affaires étrangères de l'Allemagne, de la Russie, de la France et de l'Ukraine. Les médias polonais (je n'exclus pas Varsovie officielle) suivaient attentivement le déroulement de ces négociations.

Le journal polonais Gazeta Wyborcza écrit avec amertume : « L'Allemagne et la France exercent une pression sur l'Ukraine pour qu’elle cesse le feu dans la lutte contre les séparatistes. Bruxelles et la Pologne ont été évincés du processus des négociations concernant le règlement du conflit ». Un commentaire du politologue Mateus Piskorsky :

LVdlR : Naturellement, la question s'impose : pourquoi ?

Mateus Piskorsky : « S’agissant de la participation de la Pologne au règlement du conflit intra-ukrainien, dans cette affaire, ce pays, malheureusement, ne joue pas dans « la ligue européenne », elle coordonne les actions et coopère étroitement avec les États-Unis, avec Washington. Et cela au moment où les négociations quadrilatérales des ministres des affaires étrangères à Berlin mettent la recherche de la solution du problème au niveau Europe-Russie. C'est-à-dire au le niveau des deux parties les plus intéressées par la stabilisation de la situation en Ukraine. Le fait que la Pologne ne participe pas à ce processus prouve encore une fois que la politique de la confrontation par rapport à la Russie et la rhétorique que souffle la Maison-Blanche, amènent en réalité à l'isolement de notre pays en Europe. Et on cesse de voir dans la Pologne un partenaire responsable de locomotives principales de l'Union Européenne, comme l'Allemagne et la France.

Pour ce qui est de l'absence de représentants officiels de Bruxelles aux négociations, là, comme il me semble, il n'y avait de grande nécessité, puisque l'Union européenne était représentée par les ministres de poids des deux pays participants chargés de la politique étrangère de l'Union européenne, y compris orientale. Le format de la rencontre proposé par le ministre Steinmeier arrangeait toutes les parties et il a assuré un travail tout à fait efficace de recherche de solutions importantes au moment donné », dit le politologue, docteur Mateus Piskorsky.

LVdlR : Varsovie, selon toute apparence, tentait d'assurer pour elle-même la participation aux négociations. Mais quelqu'un était évidemment contre. Qui était-ce ?

Mateus Piskorsky : « Je suis persuadé que l’Allemagne était contre, puisque nous avons plus d'une fois reçu des signaux davantage du côté de la diplomatie allemande que des politiques polonais, y compris, malheureusement, du Premier ministre Donald Tusk, qui étaient incompatibles avec le dialogue. Dans une telle situation, lorsqu’une des parties, dans le cas présent la Pologne, se trouve constamment en confrontation et se permet des escapades blessantes à l’égard de la Russie et ses dirigeants, en dressant des accusations non argumentées, il ne semble pas tout simplement possible d’établir le dialogue. Surtout quand les pouvoirs polonais envoient en Ukraine leurs conseillers, et parfois des mercenaires, en soutenant seulement une partie du conflit intra-ukrainien… En raison de cela, il est facile de deviner quels intérêts protégerait Varsovie à la rencontre à Berlin. De sorte que, je le pense, la décision sur la non-participation de la Pologne dans ces négociations était juste : cela donnait plus de chances d'atteindre des accords positifs. » /N

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