Hervé Couasnon, appelé le "poète escaladeur" qui s'est fait une spécialité de pénétrer dans des lieux interdits et symboliques, a été interpellé avant que l'avion d'Air France ne décolle du tarmac de l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle pour Rome. Il a été placé en garde à vue, a-t-on appris de sources concordantes.
"J'ai passé tous les contrôles et l'embarquement sans carte d'embarquement ni titre de transport" avait annoncé peu auparavant par téléphone M. Couasnon à l'AFP. "Le but, c'était de montrer les failles dans les contrôles de sécurité", avait-il ajouté.
Costume noir et chemise blanche, cet homme de 56 ans s'est fait passer pour un accompagnateur de personnes handicapées, se plaçant aux côtés d'un employé qui poussait un fauteuil roulant. Il a ainsi pu déjouer deux contrôles à Roissy-Charles de Gaulle, celui de la porte d'embarquement et celui de l'avion, a indiqué une source aéroportuaire.
M. Couasnon était arrivé à Roissy par un premier vol depuis Bordeaux (sud ouest), où il a subi les contrôles de sécurité réglementaires, a précisé Air France, qui a porté plainte. A l'arrivée de son vol, au lieu d'entrer dans l'aéroport, il est resté sur les lieux et a attendu l'embarquement du vol suivant, pour Rome.
Une fois à bord, "il n'a été repéré que parce que l'avion était plein et qu'un passager a voulu s'asseoir à sa place", a précisé une source policière.
M. Couasnon s'est ensuite rendu dans le calme" à la police qui l'a placé en garde à vue, a ajouté son avocat, Me Pierre Daniel-Lamazière.
Cette intrusion survient alors que les Etats-Unis ont annoncé dans la nuit un renforcement de la sécurité dans certains aéroports au Proche-Orient et en Europe d'où partent des vols directs vers les aéroports américains.
En mai 2013 M. Couasnon s'était rendu sur le tarmac de l'aéroport de Toulouse-Blagnac (sud) parce qu'il voulait pénétrer dans le cockpit d'un avion et "diffuser un message de paix". Cela lui avait valu un séjour d'un mois en hôpital psychiatrique, dont il s'était évadé.
En 2003 encore, il était parvenu à s'introduire sur le perron de l'Elysée pour demander à remettre personnellement au président Jacques Chirac le CD d'une chanson qu'il avait enregistrée.