Seconde guerre mondiale et génocide en Yougoslavie. Récits non inventés

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Une présentation du portail « Récits non inventés sur la guerre », regroupant des témoignages des déportés des régions centrales de l’Union Soviétique, s’est déroulée dans la Maison russe à Belgrade.

Notre correspondant s’est entretenu avec le responsable du projet, l’archiprêtre Alexandre Ilyachenko, supérieur de la Cathédrale Saint-Sauveur à Moscou.

LVdlR : Père Alexandre, quelle est la conception des « Récits non inventés », comment est-il structuré ? Avez-vous tenu compte de la spécificité de la région, en présentant le projet à Belgrade ?

Alexandre Ilyachenko : « Notre portail recueille des souvenirs des participants directs aux événements, peut-être, des relations faites par des parents les plus proches. Des ennemis, comme des alliés, ce qui permet de donner du relief au film des événements.

Nous avons touché des thèmes à la faveur des circonstances peu connues en Serbie, mais aussi chez nous, sans parler des pays occidentaux. Par exemple, Tatiana Aliochina, rédactrice en chef du portail, a réussi à recueillir les souvenirs du détenu du camp d’extermination de Jasenovac en territoire de l’Etat indépendant de Croatie. Il a vu comment on massacrait les enfants serbes à coups de marteau de bois sur la tête. »

LVdlR : Suivant différentes données, quelque 700.000 Serbes, Juifs, Gitans ont été exterminé dans le camp de concentration de Jasenovac. A Belgrade, vous avez rencontré l’évêque Jovan de Lipliansk, dont l’une des sphères d’intérêts de chercheur porte sur le génocide en territoire d’ex-Yougoslavie. Planifiez-vous de coopérer ?

Alexandre Ilyachenko : « Je dois dire avant tout que nous avons été frappés par la personnalité de son Excellence Jovan. C’est un fervent, un ascète, qui se sacrifie et qui est très simple en communication. Nous avons demandé à son Excellence des matériaux à publier sur notre site, parce que pour le moment le thème serbe est très peu développé dans notre projet. Son Excellence nous a raconté plusieurs histoires très intéressantes. Ainsi, lorsqu’on a ouvert l’une des fosses communes en territoire de l’Etat indépendant de Croatie, où se trouvaient des camps de concentration, en dépit du fait que des restes humains étaient ensevelis sous la chaux pour détruire toutes les traces, on a réussi à découvrir quelque fragments qui ont été placés dans une châsse et chargés en voiture. Et voilà qu’un certain temps après, l’intérieur du véhicule s’est rempli d’un parfum… Son excellence Jovan a conservé un des fragments et nous a l’a montré. En effet, il exhalait un parfum. Il a promis de nous donner cette relique pour l’apporter à Moscou. »

LVdlR : Ce n’est pas un secret que le cardinal Aloisije Stepinac collaborait avec des autorités oustachis à Zagreb, était au courant de l’existence du camp de la mort de Jasenovac, mais n’a jamais condamné publiquement le crime. Dans le fait que certains Croates tuaient leurs compatriotes, l’expert Srboljub Zivanovic entrevoit l’influence du Vatican. Que pouvez-vous dire à ce propos ?

Alexandre Ilyachenko : « Il y a le processus de collecte de matériaux, celui de son analyse, ensuite vient le moment de tirer des conclusions. En tout cas, il faut entendre les deux parties. Peut-être, ce sera désagréable à certains de voir publier des faits. Griboïedov avait raison de dire en son temps « Je te dirai une vérité sur toi qui sera pire que tout mensonge ». Mais si vraiment des crimes ont été commis, pourquoi les taire ? » /N

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