Le ministre serbe des Affaires étrangères Ivica Dacic n'est pas étonné d'apprendre que la Serbie figurait sur la liste des pays espionnés par l'Agence de sécurité nationale des Etats-Unis (NSA), a annoncé mercredi la compagnie de radio et de télévision B92.
"S'ils [la NSA, ndlr] peuvent procéder à des écoutes dans d'autres pays, dont l'Allemagne, pourquoi ne peuvent-ils pas le faire chez nous", a déclaré M. Dacic lors d'une conférence de presse, soulignant que les autorités serbes ne dissimulaient pas leur position.
"Ils n'apprendront pas grand-chose de nouveau par rapport à ce qu'ils peuvent entendre lors des conférences de presse", a souligné le ministre.
Selon lui, les activités de la NSA risquent de provoquer de la méfiance entre les pays.
"Il s'agit d'une mauvaise pratique, et je m'y oppose vivement. Mais nous ne pouvons rien y changer. Ce thème a engendré de la méfiance entre les pays", a constaté le chef de la diplomatie serbe.
Le quotidien Washington Post a fait savoir, citant les documents fournis par l'ex-conseiller du renseignement américain Edward Snowden, que l'Agence de sécurité nationale avait été autorisée par la justice US à recueillir des informations secrètes dans 193 pays. Il s'agit de la totalité des Etats membres de l'Onu.
Le scandale touchant la NSA a éclaté suite à la révélation par Edward Snowden de l'existence du programme ultrasecret Prism permettant à Washington de surveiller des échanges par mail, messageries instantanées, téléphone et réseaux sociaux des utilisateurs aux Etats-Unis et dans le reste du monde.