Son idée serait de rassembler des robots du monde entier afin de les mettre en compétition sur des exercices techniques. « Nous voulons que les robots deviennent un élément majeur de notre stratégie de croissance. », a-t-il confié à l’agence japonaise Jiji Press.
La pénurie croissante de main-d’œuvre au Japon oblige le gouvernement à rechercher des solutions à ce problème. Trois options sont envisageables : accroître l’embauche des femmes en âge de travailler, assouplir les règles concernant les travailleurs immigrés, et robotiser la production. Il existe déjà au Japon un programme national de soutien à la robotique. Ces mesures doivent à présent s’inscrire dans un projet global de stratégie de croissance. Le gouvernement japonais a l’intention de promouvoir une nouvelle révolution industrielle et de doubler, voire tripler, la part de la robotique dans le secteur industriel d’ici 2020 jusqu’à un montant de 12 milliards de dollars. Le marché de la robotique va bénéficier d’une croissance particulièrement forte dans le secteur des services, notamment celui de la santé et des soins apportés aux malades et aux personnes âgées.
Le politologue russe et professeur à l’université japonaise Hosei, Vassili Molodiakov, s’est confié à ce sujet à La Voix de la Russie :
« Les soins médicaux aux personnes âgées et aux malades alités sont un sujet d’une grande actualité. Le Japon compte aujourd’hui près de 50 000 centenaires. Leur nombre ne fait que croître et ils ont naturellement besoin de soins adaptés. Les emplois correspondants, même s’ils sont correctement payés, sont considérés comme peu prestigieux. Ce domaine fait l’objet d’études intensives visant à faciliter par la technique les soins aux grands malades et aux personnes âgées, ou même à remplacer le personnel. Parmi les aides-soignants, les ambulanciers et les infirmiers qui effectuent les gardes auprès des personnes malades et âgées, on compte actuellement beaucoup d’étrangers, en particulier chinois et philippins.
Le robot coûte cher, aussi doit-il être rentabilisé. Cela signifie que le robot a plutôt vocation à remplacer une personne qui effectue un travail spécifique ou dangereux, et qui est pour cela bien payée. C’est pourquoi, à mon avis, la robotisation comme alternative au travail des immigrés n’est pas pour demain. Mais peut-être un jour… »
Le Japon est l’un des leaders mondiaux de la robotique, dont le champ d’application ne cesse de croître. Les robots sont utilisés dans le domaine spatial, la chirurgie, les travaux dangereux. Sans oublier les aspirateurs-robots, les footballeurs-robots, les musiciens, les acteurs… Dans de nombreux secteurs d’activité au Japon, les robots assurent déjà jusqu’à 80% des tâches. Des ingénieurs japonais de la compagnie Marutomi Seiko et de l’Université de Gifu ont récemment mis au point un bûcheron-robot. On a même présenté un robot qui, d’après ses concepteurs, est capable de discerner les émotions de l’homme.
