Une des raisons de cet état des choses réside dans l'incapacité des Américains à apprécier la situation réelle dans l'arène internationale et leurs propres ressources d'influence sur la situation. La présidence d'Obama pourrait devenir un exemple classique illustrant cette thèse.
Récemment, le président des États-Unis a de nouveau menacé la Russie de sanctions. Cela s'est passé tout de suite après que Vladimir Poutine ait demandé au Conseil de la fédération (Chambre haute du Parlement) de retirer sa demande permettant l'utilisation des forces armées nationales sur le territoire de l'Ukraine. Les sénateurs ont vite annulé leur propre décision, privant ainsi le chef de l'État américain du droit à l'intervention militaire dans la tragédie ukrainienne.
Moscou a démontré son esprit pacifique évident, et probablement même au détriment de ses intérêts à long terme. Mais cela n'a pas convaincu Barack Obama. Revenant à sa question préférée des sanctions, il a manifesté une méfiance pathologique propre aux politiques américains à l’égard de la Russie. Cependant, les hommes d’affaires des États-Unis, parait-il, ont un autre point de vue.
La Chambre de commerce des États-Unis et l'Association Nationale des industriels envisagent de publier le 26 juin dans les journaux The New York Times, The Wall Street Journal et The Washington Post l’avertissement selon lequel les nouvelles sanctions contre la Russie pourraient se répercuter négativement sur les Américains et sur les entrepreneurs. L'unique résultat des sanctions, ce sera l’évincement des compagnies américaines des marchés étrangers et le passage des opportunités commerciales aux compagnies des autres pays, croient les experts.
Il y a un point intéressant : 60 % des Américains ne soutiennent pas le positionnement antirusse comme partie intégrante de la politique étrangère des États-Unis. Et le nombre de sceptiques grandit toujours. Probablement à cause de la crise de la politique étrangère de Washington : la Russie, l'Ukraine, les relations avec les partenaires de l'Europe occidentale, et maintenant, l’Irak, un autre problème qui s’y ajoute… Le gouvernement proaméricain de ce pays est au seuil d’une défaite militaire car les extrémistes ont pris brusquement une série de grandes villes et une partie considérable du territoire du pays. Bref, l'échec se fait sentir pratiquement sur tous les axes. Le président du Centre des communications stratégiques Dmitry Abzalov dit :
« La position d'Obama est très faible. On le perçoit comme +un canard boiteux+. A propos, les démocrates voudraient soutenir encore Hillary Clinton. Face à la situation actuelle, un tel soutien peut lui nuire. Le monde a changé ces derniers temps. Des acteurs indépendants régionaux sont apparus, capables de proposer leur vision, dictée par leurs intérêts personnels, et non par des projets extérieurs. Malgré les déclarations dures, les contacts avec Moscou ne sont pas interrompus en Europe Occidentale non plus. Le positionnement antirusse est économiquement inutile. Les humeurs prorusses grandissent. Au niveau national, le dialogue bilatéral avec la Russie devient plus significatif que les projets de la coalition. Il est facile de comprendre Obama. Mais ses déclarations sont peu liées avec les événements réels en politique étrangère. »
Dans le monde moderne qui change tout le temps, il faut être flexible et prévoir dans ses rapports avec ses amis comme avec ses adversaires. Le positionnement politique basé sur la force devient de moins en moins utile et justifié. Obama ne veut pas ou ne peut pas le voir. Cette position est un lourd fardeau pour lui, elle l’empêche d’élaborer et de mettre en pratique une politique étrangère réaliste et efficace. /N