Big Brother est déjà là

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« Big Brother vous surveille ». Cette célèbre phrase anti-utopique issue du roman de l’écrivain britannique George Orwell, qui décrit un régime totalitaire où l'État supervise tous les aspects de la vie d’une société et de l'homme, pourrait bien devenir une réalité pour les citoyens de plusieurs pays.

Le fondateur du site Wikileaks Julian Assange a évoqué lors d’une récente conférence par Skype que le contrôle permanent de chaque citoyen par les services spéciaux pourrait bien devenir une réalité dans l’avenir.

Assange est devenu célèbre pour avoir dévoilé des actions criminelles de militaires américains en Irak et en Afghanistan, ainsi que des activités illégales des services de renseignement occidentaux. Et il continue ses investigations sur Internet.

Au cours de sa dernière conférence par Skype, Assange a laissé supposer que de nombreux pays préparaient le projet de mise sous contrôle de leurs citoyens dès leur enfance. Selon le fondateur de Wikileaks, c’est l’ADN de chacun qui pourra servir de base pour le contrôle. Par la suite, ces renseignements ADN pourront être joints aux cartes d'identité, aux dossiers fiscaux et à d’autres documents financiers. Autrement dit, l'Etat va surveiller non seulement les déplacements de chaque citoyen, mais aussi sa manière d’utiliser ses moyens financiers. Assange a souligné que cette situation n’était pas nouvelle, par exemple en Suède. Un système similaire y est en place depuis plus d’une décennie.

Le rédacteur en chef du magazine Nastionalnaïa Oborona (Défense nationale) Igor Korotchenko explique à La Voix de la Russie que cette menace est bien réelle dans un avenir proche.

« Le passage vers le système de stockage de toutes les données sur l’homme est inévitable pour tous les pays industrialisés », explique-t-il. « Cela permettra non seulement d'identifier une personne d’après son aspect extérieur, mais aussi d’après son ADN. Cela pourrait concerner avant tout les pays d’Europe et d’Amérique du Nord. Dès sa naissance, la personne va se retrouver dans une base de données spéciale ».

Cependant, les experts estiment que cette « innovation » ne va pas pouvoir se répandre en Russie, sauf sous une forme tronquée. Un projet similaire, entamé dans le pays en 2010, a lamentablement échoué. Les autorités russes proposaient alors aux Russes d’échanger volontairement leur passeport, leur certificat médical, leur carte bancaire, leur certificat de retraité et l’abonnement pour les transports contre une carte en plastique qui réunirait toutes ces données. Ce projet n’a pas été bien accueilli par les Russes. Désormais, il est laissé en suspens.

L’homme politique et activiste social Nikolaï Starikov considère qu’en Russie, un système de contrôle entier de l’Etat sur l’individu est impossible.

« Je ne vois rien de positif dans une situation où les données personnelles d’un individu puissent être enregistrées sur une puce, et notamment l’ADN. Si les pays occidentaux désirent s’avancer dans cette voie, cela ne veut pas dire que nous devons copier leur expérience. Une telle situation n’est possible que si les gens font confiance à l’Etat, et l’Etat fait confiance aux gens. »

En attendant, il est fort probable qu’un tel système puisse être introduit en Europe et en Amérique du Nord. La vie de chaque citoyen va devenir alors absolument transparente. D'une part, cela facilitera le travail des policiers et des services de renseignement. Et, bien entendu, un certain nombre d'infractions ou crimes pourront être empêchés grâce au nouveau système. D'autre part, il n’y a aucune garantie contre les abus dans la mise en œuvre de ce système pour le moment. Et si les prévisions d’Assange se réalisent, les peuples d'Europe et d'Amérique du Nord vont vivre dans les conditions d’une surveillance constante au niveau officiel. /N

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