L’âme russe est à Nice

L’âme russe est à Nice
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La tendre brise caresse la peau déjà bronzée sous les rayons du doux soleil. Le léger murmure de la mer et le bruit de la ville s’harmonisent pour devenir une mélodie estivale...

Ici et là on parle les langues étrangères. On est à Nice… Elle nous accueille chaleureusement. Tout comme au XIXe siècle… où elle accueillait les Russes à bras ouverts.

Ce n’est pas un secret que la colonie russe a beaucoup influencé le visage de la Côte d’Azur. A commencer par les noms des avenues, des rues et des boulevards et à terminer par son aspect architectural. La région devient populaire auprès de la noblesse russe dès le moment où Alexandra Fedorovna, veuve de l’empereur Nicolas I, s’y installe. C’est elle qui donne naissance à cette habitude des Russes de fréquenter la Côte d’Azur, habitude qui devient depuis une bonne tradition. Les aristocrates y érigent leurs villas somptueuses ressemblant à des palais. A l’initiative de la tsarine Alexandra Fedorovna, on construit et inaugure en 1860 à Nice la première église orthodoxe - Eglise Saint-Nicolas-et-Sainte-Alexandra. La magnifique Cathédrale Saint-Nicolas est édifiée plus tard, en 1912. C’est Nicolas II, dernier empereur russe, qui finance la construction de l’édifice. Aujourd’hui cette Cathédrale porte le label « Patrimoine du XXe siècle ».

Mais ce n’est pas que la famille impériale russe qui apprécie le climat et la beauté naturelle de la Côte d’Azur. Le premier écrivain qui s’y rend pour chercher de l’inspiration est Nicolas Gogol. Là il écrit son roman immortel Les Âmes mortes !Grands écrivains Léon Tolstoï, Anton Tchekhov, Alexandre Herzen viennent à Nice pour écrire. Marie Bashkirtseff, connue pour son Journal, entame sa voie de diariste et peintre ici, à Nice. C’est toute une couche culturelle qui s’est formée aux XIXe-XXe siècles et qui est restée dans la mémoire historique et culturelle de la région.

Ria Kolembusova, représentante de l’Office du tourisme de Nice, nous raconte pourquoi Nice reste la destination préférée des Russes qui y viennent en touristes mais aussi s’achètent des maisons.

Ria Kolembusova. C’est difficile d’estimer combien de Russes viennent à Nice annuellement car le nombre de touristes qui arrivent à l’aéroport représente une petite partie de tous les touristes visitant la Côte. Parce qu’il y en a plein qui y arrivent en voiture, en bus de l’Italie, qui arrivent de Paris en train. On a seulement les chiffres concernant les arrivées à l’aéroport de Nice qui, au fait, est le deuxième le plus grand aéroport de la France. Nice est la capitale de la Côte d’Azur, c’est vraiment son centre car il y a que 20 km pour aller à Monaco, que 30 km pour aller à Cannes et une heure et demi pour aller dans les Alpes du Sud. A l’époque du Comté de Nice, il y avait déjà beaucoup de familles russes sur la Côte qui s’y installaient. Je pense qu’après la Révolution de 1917 il y avait 160 familles. Il y avait même l’école Alexandrino qui a, malheureusement, a fermé en 1932. Il y a maintenant les familles qui s’installent et c’est tout à fait normal. Parce que la ville de Nice reste dans le cœur des Russes. Plusieurs villas à Nice étaient construites par les grandes familles russes. Les palaces, les villas nous sont restés comme des musées, comme des universités. Et on comprend pourquoi les Russes continuent à acheter ici des appartements et des maisons. Parce que Nice a l’âme russe.

LVdlR.Même dans le contexte géopolitique tendu, les Russes restent fidèles à leur habitude et continuent de fréquenter la Côte d’Azur. Ria Kolembusova explique :

R. K. Nice est au-dessus des problèmes politiques. Pendant pratiquement 300 ans elle l’était. La politique est une chose, le cœur des gens est autre chose. La Côte d’Azur reste dans le cœur des Russes. Rien ne va changer cette attitude. Il s’agit de l’amour et ça n’a rien à voir avec la politique. Les tensions ne vont empêcher les gens ni visiter la ville, ni rester dans cette ville.

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