L'Allemagne s'efforce de faire en sorte que le dialogue national en Ukraine démarre également dans l'est du pays, mais constate que c'est chose impossible pour le moment, a déclaré jeudi le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, en visite à Vienne.
"Nous nous appliquons à réunir les conditions qui permettent de mettre en œuvre le plan de dialogue de paix non seulement à Kiev, mais aussi là où la confrontation continue. Pour le moment, nous en sommes loin", a déploré M.Steinmeier lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue autrichien Sebastian Kurz.
L'ancien vice-ministre allemand des Affaires étrangères Wolfgang Ischinger a travaillé à Kiev, en tant que représentant spécial de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), sur le lancement du programme de dialogue national.
Kiev a accueilli le 14 mai dernier la première des "tables rondes" censées permettre aux forces politiques du pays de trouver une issue à la crise. Cette forme de dialogue figure dans la "feuille de route" proposée par le président en exercice de l'OSCE Didier Burkhalter en vue d'apaiser les tensions dans le pays. Y ont participé le président et le premier ministre ukrainiens par intérim, nommés par la Rada suprême (parlement), Alexandre Tourtchinov et Arseni Iatseniouk, certains candidats à la présidence, des députés et des ex-présidents du pays, ainsi que les représentants des autorités de Donetsk, nommées par Kiev. Néanmoins, les républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk n'y étaient pas représentées.
Les autorités de Kiev mènent depuis le 15 avril une opération militaire d'envergure visant à réprimer la révolte populaire qui a éclaté dans le sud-est de l'Ukraine suite au renversement du régime du président Ianoukovitch le 22 février dernier. La Russie qualifie cette opération de "punitive" et appelle les dirigeants ukrainiens à y mettre fin immédiatement.