L'ingérence américaine dans les relations entre l'Europe et la Russie a poussé la Bulgarie et la Serbie à suspendre la construction du gazoduc South Stream, estime Bela Kovacs, député du parlement européen et coprésident du groupe de travail interparlementaire UE-Russie pour l'énergie.
"En une heure et demie, les Etats-Unis ont réussi à convaincre le premier ministre bulgare. J'imagine ce qu'ils lui ont dit. Je ne comprends pas non plus la position des Serbes qui entretiennent des relations étroites avec la Russie depuis plusieurs décennies. Si ce projet n'est pas réalisé, nous verrons apparaître des problèmes très graves en matière d'approvisionnement énergétique et de sécurité énergétique de l'Europe", a déclaré mercredi M. Kovacs lors d'une conférence de presse à RIA Novosti.
Début juin, le premier ministre bulgare Plamen Orecharski a ordonné de suspendre les travaux dans le cadre du projet South Stream afin de procéder à des consultations avec la Commission européenne. Cette dernière a exigé que la construction du tronçon bulgare du gazoduc soit suspendue jusqu'à ce que ce projet soit conforme aux normes du "troisième paquet énergie". Ce document interdit aux sociétés productrices de gaz de posséder des réseaux de transport et de distribution de cet hydrocarbure.
Les médias ont plus tard publié une déclaration de la ministre serbe de la Construction, des Transports et des Infrastructures Zorana Mihajlovic selon laquelle la Serbie était contrainte de différer les travaux de construction suite à la suspension du projet par la Bulgarie.
Cependant, le premier ministre serbe Aleksandar Vucic a indiqué mardi que le projet South Stream restait toujours en vigueur et que le gouvernement n'avait pas officiellement examiné la proposition de suspendre les travaux.
Gabor Vona, président du groupe d'amitié Hongrie-Russie de l'Union interparlementaire, a pour sa part souligné que les Etats-Unis exerçaient une influence grandissante sur la politique de l'UE en partant de leurs propres intérêts.
"Au Parlement européen, nous envisageons de coopérer étroitement avec ceux qu'on qualifie d'eurosceptiques. Nous considérons l'Europe comme une association d'Etats nationaux", a déclaré M. Vona.