Les syndicats ne sont pas prêts a céder

Les syndicats ne sont pas prêts a céder
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La grève de la SNCF continue pour une septième journée consécutive, les syndicats CGT et SUD RAIL ne sont pas prêts à céder sur ce mouvement qui a commencé le 10 juin en protestation à une réforme du système ferroviaire français.

Cette grève a selon la direction de la SNCF déjà couté plus de 80 millions d’euros à la compagnie, sans compter tous les retards et les annulations de train qui ont ralenti la France en pleine période d’examens du Baccalauréat. Néanmoins le secrétaire fédéral de la CGT des cheminots Sylvain Esnault nous a expliqué que les syndicats ne sont pas prêts à céder et que la balle est dans le camp du gouvernement :

Est-ce que vous pouvez expliquer pourquoi cette grève ? Quel est le problème qui a été constaté, pourquoi ce mouvement a été lancé ?

La grève c’est l’aboutissement d’un processus revendicatif, on n’est pas à la première action. Depuis 1997 le réseau a été séparé du reste de l’entreprise SNCF, en lui confiant la dette qui était lié aux infrastructures. C’est un système que l’on avait dénoncé dès le début, car le poids de la dette a mis des contraintes sur le système. Pour nous il y a une nécessité depuis longtemps de réformer ce système. Depuis les assises du ferroviaire qui avaient été engagés par la ministre de l’époque Nathalie Kosciusko-Morizet, l’idée de la nécessité de réunifier la structure avait été portée, c’était un des points partagés par tous. Sauf qu’au-delà de ça le projet qui est proposé à l’Assemblée Nationale ne réunifie pas complètement l’entreprise puisqu’il crée trois établissements distincts, ce qui pour nous n’est pas la réunification que l’on veut. L’état ne veut pas du tout prendre en compte le problème de la dette hérité de la construction des infrastructures, qui pour nous est une dette d’état. C'est-à-dire que les contraintes financières qui existent déjà entre RFF et SNCF et qui créent la productivité que l’on connait dans l’entreprise avec des suppressions d’emplois chaque année, ce n’est pas réglé par ce projet. La dette n’est pas réglée, le seul objectif qui est porté c’est de la maitriser et donc de demander à chaque établissement de faire de la productivité.

Quelles sont les revendications de la grève ?

On demande à réunifier en une seule entreprise publique, ce qui est RFF et la SNCF, mais ça ils le refusent. Ils créent une organisation qui répond aux exigences de l’Europe en vue de l’ouverture à la concurrence, ils veulent séparer le réseau des transporteurs. Nous sommes également opposés à l’ouverture à la concurrence, car ça n’apporte aucune plus-value en terme d’augmentation de transport et de qualité pour les voyageurs, c’est pour ça que pour nous ce n’est pas la bonne solution.

Pourquoi vous dites que la concurrence n’apporte pas de progrès, il y a déjà eu des essais en France ?

Notamment sur le Fret, le transport de Fret ferroviaire qui est ouvert à la concurrence depuis 2003 en trois étapes et là on a pratiquement divisé par deux les tonnes-kilomètres transportées en France. En 2002 transportait plus de 50 milliards de tonnes-kilomètres, aujourd’hui on en est à 21-22 milliards de tonnes-kilomètres en comptant toutes les entreprises y compris les opérateurs privés qui ont pris des parts de marché à la SNCF. Ce n’est pas un bilan positif.

Pour le mouvement lui-même, jusqu’où cette grève va aller ?

Pour nous la balle est dans le camp du gouvernement, il n’y a aucune volonté de prendre en compte la proposition que l’on fait sachant que c’est une proposition commune de trois organisations syndicales dont la CGT et SUD RAIL .

Est-ce que l’on pourrait faire un mouvement social qui ne nuirait pas autant à la population surtout en période de Bac, c’est quand même très nuisible ?

Ce qu’on dit, c’est qu’une grève a forcément des conséquences, sinon elle serait invisible. Ensuite il ne tient qu’au gouvernement de décaler le passage de la loi à l’Assemblée Nationale, car ils ont décidé de passer en procédure accélérée. Il n’y a pas d’urgence à ce que ça soit forcément mis au 1er janvier 2015 comme c’est planifié aujourd’hui. Jusqu’à ce que cette grève soit entamée le ministre a toujours refusé de nous recevoir.

Il y a quand même le président François Hollande lui-même qui est intervenu en disant qu’il fallait savoir s’arrêter dans un mouvement social.

C’est une belle phrase mais ça veut dire aussi qu’il commence à s’inquiéter, s’il prend le dessus par rapport aux ministres. Nous on ne souhaite pas que ça s’éternise, on ne fait pas la grève pour faire la grève. Mais on sent que si c’est lui qui intervient c’est que ça commence à inquiéter.

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