La démographie africaine entrave le développement du continent

L’administration chinoise a réussi pendant les dernières décennies du 20ème siècle à réduire brusquement le taux de croissance de la population dépassant un milliard de personnes et à réorienter par là même d’immenses moyens pour développer l’économie. La Chine est aujourd’hui la deuxième grande puissance économique mondiale après les Etats-Unis. Cependant, la population de l’Afrique a dépassé un milliard de personnes et ne cesse d’augmenter. Pratiquement tous les pays du continent ont des programmes de planification de la famille visant à baisser le taux de croissance de la population. Ces programmes s’avèrent efficaces dans certains pays mais la situation en Afrique ne change pas. Il existe, d’ailleurs, en Afrique, un exemple éloqunt de la politique démographique n’ayant rien à voir avec les mesures dures appliquées en Chine en vue de limiter la natalité. C’est la Tunisie où le taux de croissance de la population a baissé de 2-3 fois vers la fin du XXe siècle. Rien de pareil dans les pays subsahariens. Par exemple, le Niger, le leader mondial d’après la croissance de la population : 3,9 % par an soit plus de sept enfants pour chaque femme. La population du Niger constituait 3 millions d’habitants en 1980 et maintenant elle dépasse 14 millions. Si les autorités du pays n’appliquent pas de mesures efficaces, le nombre d’habitants atteindra 56 millions d’ici 2050. Le taux de croissance démographique ne correspond pas aux indices économiques. Les conditions pour la pauvreté et le retard sont conservés dans le pays. Dr. Kouyate Oumou, enseignante chercheure en anthropologie à l’Université Felix Houphouet Boigny Abidjan et Ehress Paris parle dans une interview accordée par téléphone d’Abidjan à Igor Yazon de la spécificité de la démographie africaine…