L’impasse gazière : Kiev refuse des remises

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L’Ukraine a une nouvelle fois rejeté la proposition de compromis de la Russie sur le gaz naturel – une remise postérieurement et ensuite des livraisons au prix européen moyen, mai à condition de remboursement de toutes les dettes avant le 26 juin. De l’avis de Kiev, il s’agit d’un « prix établi politiquement ».

Comme l’a déclaré le président de Russie Vladimir Poutine à la réunion du gouvernement, Moscou a proposé à l’Ukraine les mêmes conditions que sous la présidence de Viktor Ianoukovitch : un rabais de 100 $ sur le prix fixé dans le contrat, donnant 385 $ les mille mètres cubes de gaz naturel russe. De l’avis de M. Poutine, c’est même moins que pour les pays voisins de l’Ukraine, par exemple, la Pologne.

«Il y a, à ce que nous entendons, une préoccupation des partenaires ukrainiens au sujet de ce cette remise peut être tout aussi facilement adoptée à titre unilatéral qu’annulée. Nous ne l’avons jamais fait, en démontrant toujours un maximum de fiabilité de nos ententes. Mais il paraît ces remises ne suffisent pas aux partenaires ukrainiens, ils prétendent à quelque chose de plus. On ne comprend pas, il est vrai, pour quelles raisons. S’il en est ainsi, les choses sont conduites délibérément dans une impasse.  Je vois nos propositions comme plus que partenaires, elles visent à soutenir l’économie ukrainienne dans la difficile situation où elle se trouve. Or si nos propositions sont rejetées, cela veut dire que nous passeront à un stade absolument différent. Ce n’est un choix à nous, nous ne le voulons pas. S’il en est quand même ainsi, nous vivrons dans une autre dimension. »

La Russie propose à l’Ukraine de recalculer la dette pour le gaz fourni en avril-mai. Avec remise elle se montera à 2,3 milliards de $ au lieu de 3 milliards de dollars. Les livraisons de printemps devront être entièrement payées.

L’Ukraine ne montre pas toutefois de disposition à s’entendre. « Nous voulons changer tout le mécanisme de formation du prix, - a annoncé le ministre de l’Energie par intérim d’Ukraine, Iouri Prodan. – Il ne reste qu’une seule possibilité de régler la crise – saisir de cette question la cour d’arbitrage à Stockholm ».

Kiev exige un nouveau contrat à un prix minimal.

Moscou l’a dit plusieurs fois : la question du prix du gaz ne sera négociable qu’après remboursement par l’Ukraine de toutes les dettes. A ce jour Kiev n’a viré que moins d’un milliard de dollars, et d’après tout, a décidé d’en rester là, estime Oleg Bondarenko le directeur du Centre informationnel russo-ukrainien.

«Personne n’envisage maintenant la dette envers la Russie. Et ce n’est que sous la pression des membres sortants de la Commission européenne qu’il est encore possible de se faire rembourser ne serait-ce qu’en partie par l’Ukraine. Je ne parle pas maintenant côté économique, mais au regard des intérêts politiques. Parce que dans l’atmosphère d’hystérie antirusse, qu’on fait monter dans la société, cela pourra ne pas être compris par l’électorat de M. Porochenko. Sans dire que tout bonnement il n’y a pas d’argent. »

Comme l’a déclaré le commissaire européen à l’Energie Günter Oettinger, la Commission allait « motiver » l’Ukraine pour rembourser sa dette gazière. Bien « motiver », et non insister, a relevé le commissaire. De l’avis de M. Oettinger, le prix de 385 $ est parfaitement acceptable pour l’Ukraine, mais ce sont les leaders des deux pays qui ont à s’en mettre d’accord définitivement. En fait, la solution de la question gazière, du moins côté Europe, est assortie de la reconnaissance par Moscou du président récemment élu d’Ukraine, Petr Porochenko. Un peu comme : vous - reconnaissez, nous – payons…

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