L'Ukraine était le sujet principal des négociations entre le chef d'État russe avec le président français François Hollande, le premier ministre britannique David Cameron et la chancelière allemande Angela Merkel. Vladimir Poutine a également indiqué avoir communiqué avec la reine du Danemark Margrethe, le grand-duc du Luxembourg Henri, le premier ministre de la Norvège, le président de la Grèce et plusieurs autres personnalités.
Dès le début, toute l'attention était focalisée sur la visite de Vladimir Poutine en Normandie. C'est le premier voyage du leader russe en Europe depuis l'aggravation de la situation en Ukraine et la détérioration des rapports avec l'Occident. En outre, le président des États-Unis Barak Obama et le président élu d'Ukraine Piotr Porochenko, invité au dernier moment, participaient aux célébrations. Tout cela devait apporter une certaine acuité à la visite.
A la veille du voyage de Vladimir Poutine en France, certains hommes politiques occidentaux appelaient au boycott du président russe. Ils demandaient même à François Hollande de ne pas l'inviter aux festivités. Le président français a refroidi les têtes chaudes, déclarant que Vladimir Poutine était le bienvenu en Normandie. François Hollande a rappelé aussi que les Russes avaient sacrifié des millions de vies dans la lutte contre le nazisme. Et sans la Russie, la fête en Normandie serait inconcevable.
Vladimir Poutine a déclaré dans l'interview aux médias français que la participation aux actions commémoratives en Normandie était un événement important.
En outre, le président russe a eu quelques rencontres officielles. Elles se passaient à huis clos. Mais plus tard, Vladimir Poutine a déclaré lui-même aux journalistes quels sujtets il abourdait avec ses homologues, expliquant aussi comment a commencé la rencontre avec Cameron.
« Comme d'habitude : nous avons pris place et commencé à parler des problèmes épineux. Cela concernait certaines questions internationales et bilatérales. Mais nous avons surtout parlé du règlement de la situation en Ukraine. Quant à la rencontre avec la chancelière, elle était assez longue, nous avons discuté pendant près d'une heure des mêmes sujets. La conversation la plus sérieuse était avec le président de la République Française. Nous avons évoqué en détail les contacts bilatéraux, nos échanges économiques et les problèmes internationaux, y compris du problème iranien, la crise syrienne et d’autres questions qui présentent un intérêt mutuel pour nos pays. Il me semble que l'échange d’opinions a été très utile. »
Tous les médias mondiaux ont couvert la rencontre du président russe avec Piotr Porochenko. Vladimir Poutine a raconté avoir discuté avec son homologue ukrainien pendant 15 minutes. Cette conversation était loin d’être détaillée, mais des questions fondamentales liées au règlement de la situation en Ukraine et au développement des relations économiques bilatérales étaient abordées, a expliqué le président russe.
« Quant au règlement, je peux saluer la position de Monsieur Porochenko : il faut arrêter immédiatement les violences dans l'Est de l'Ukraine, et il a un plan à ce sujet. Mais c'est à lui qu'il faut demander quel est ce plan, et non à moi. Il l’a dit en deux mots, mais dire cela ici, en France, c’est une chose, et l’exposer dans son pays – c’en est une autre. J'ai souligné encore une fois que les différentes parties participant aux négociations, ce ne sont pas la Russie et l'Ukraine, car la Russie ne participe pas au conflit. Mais les pouvoirs de Kiev et les représentants des partisans de la fédéralisation dans l'Est. Je ne peux pas dire comment cela sera régularisé, mais je peux dire sans faute que son état d'esprit m'a plu. J'espère que ce sera fait. Si cela a lieu, des conditions pour le développement de nos relations dans d'autres domaines, y compris dans l'économie, seront créées. »
La discussion entre le président russe et américain n'était pas prévue, mais elle a eu quand-même lieu. Vladimir Poutine a jugé cette discussion d'« assez substantielle »./E