Quel est le meilleur endroit pour bronzer en été ? Les spécialistes affirment que le bronzage le plus rapide et intense se fait … en Arctique !
Là-bas, l'air est d'une pureté cristalline et rien n'empêche la pénétration de l'ultraviolet. Sous les rayons vivifiants, la terre se recouvre d'herbe verte, les pavots et les boutons d'argent fleurissent. L'été polaire 2014 promet un record de par le nombre de touristes dans le parc national Rousskaïa Arktika (Arctique russe) et dans la réserve Terre François-Joseph. Entre juin et septembre, le brise-glace nucléaire 50 let Pobedy effectuera cinq aller-retours et un bateau de croisière naviguera par la route maritime du Nord et fera des escales sur le territoire des archipels de Nouvelle-Zemble et de Terre François-Joseph. 800 touristes de tous les coins du globe sont attendus, ce qui sera un record.
Les touristes verront les mystérieuses îles Oranskiyé avec leurs colonies d'oiseaux et de morses, une chute de glace majestueuse dans la baie Inostrantsev de la Nouvelle-Zemble, le cap Flora de l'île Northbrook où se croisaient les itinéraires de voyageurs connus. Ils visiteront également l'île Champ avec ses pierres sphériques idéalement rondes et la baie Tikhaïa de l'île Hooker qui garde la mémoire de l'époque héroïque de la mise en valeur de l'Arctique par l'URSS. La chargée de recherche de Rousskaïa Arktika Maria Gavrilo raconte que le personnel du parc a beaucoup de soucis à la veille de l'ouverture de la saison touristique :
" Le tourisme en Arctique n'est pas massif, mais s'il n'est pas bien géré il peut porter un préjudice irréparable au système écologique fragile qui apparaît là où la neige fond. La toundra verte avec ses fleurs peut être dégradée en très peu de temps. Si tout n'est pas prévu, nous aurons un champ de boue, comme après le passage d'un troupeau de vaches. Pour l'heure nous préparons des instructions de conduite à l'intention des touristes : comment s'approcher des animaux et des oiseaux, comment les observer, comment se déplacer par les pistes et prendre les photos des ours polaires, des morses, des baleines et des mouettes blanches. Ces dernières sont des oiseaux très nerveux et si on les dérange pendant la couvaison, elles deviennent agressives. Bref nous tâchons de prévoir tout pour chaque étape concrète de la visite ".
Maria Gavrilo note que les pays arctiques voisins ont déjà mis au point des règles de conduite dans ces zones et qu'il faudrait puiser dans leur expérience :
" Le tourisme arctique est développé partout : au Canada, au Groenland, au Spitzberg norvégien. Rousskaïa Arktika coopère étroitement depuis longtemps avec l'Institut polaire de Norvège. Nous élaborons en commun des plans d'observation des oiseaux de mer, nous échangeons nos expériences en matière d'organisation du tourisme. Cependant les études scientifiques sont une chose et leur mise en pratique en est une autre. En plus les conditions sont différentes. Au Sptizberg le gouverneur dispose d'une flotte navale et aérienne plaçant sous son contrôle l'ensemble du territoire, en plus il a un personnel nombreux. La Norvège estime que son organisation du tourisme polaire est la meilleure du monde. Mais même chez eux il y a des problèmes. Les environs de Longyearbyen regorgent de touristes. Quand, il a y deux ans, je suis arrivée au Spitzberg en avril, j'ai été choquée : la neige y était noire comme dans une ville industrielle. Le nombre de motoneiges a monté en flèche et le vrombissement de moteurs ne s'arrête pas. Ce n'est plus la nature sauvage. En revanche, chez nous l'ensemble du territoire est une réserve. Les gens sont attirés par la nature vierge, non civilisée ".
Selon Maria Gavrilo, les touristes auront à leur disposition des plate-formes panoramiques avec chauffage, des moyens de transport spéciaux. Cette année une piste touristique longue de deux kilomètres conduisant à la première station polaire soviétique sera aménagée sur l'archipel François-Joseph. Sur leur parcours, les touristes pourront lire des faits intéressants sur des pancartes installées. Sur l'une d'entre elles il est écrit :
" Ici se trouvait la première station de recherche soviétique, la plus au Nord du monde. En été 1929 le brise-glace Guéorgui Sedov y a acheminé une expédition conduite par Otto Schmidt qui a dit au cours d'un discours : En vertu des compétences qui me sont conférées, je proclame la Terre François-Joseph territoire de l'URSS ! "
