Les Etats-Unis reconnaissent que la Russie a retiré les deux tiers de ses troupes déployées le long de la frontière ukrainienne, a déclaré l'ambassadeur américain auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe Daniel Baer lors d'une réunion permanente de l'OSCE.
"Nous constatons que plus de deux tiers des troupes [russes] ont été retirées de la frontière", lit-on dans la déclaration de M. Baer diffusée jeudi parmi les journalistes.
Cependant, affirme le diplomate, plusieurs milliers de militaires russes sont toujours déployés près de la frontière ukrainienne.
"Nous continuons à suivre les activités des troupes russes massées à la frontière. Plusieurs milliers de militaires sont toujours stationnés dans la région, certaines unités étant en mesure de lancer des opérations dans un bref délai, après en avoir reçu l'ordre de leurs chefs", a affirmé M. Baer.
Le 19 mai, le président russe Vladimir Poutine a annoncé avoir donné l'ordre de retirer les unités militaires russes, qui effectuaient des exercices près de la frontière ukrainienne. Le 21 mai, le ministère de la Défense a rapporté que les militaires engagés dans ces exercices avaient regagné leurs cantonnements.
Le diplomate américain a également appelé Moscou à faire pression sur les "forces pro-russes" dans l'est de l'Ukraine afin de les amener à libérer les observateurs de l'OSCE arrêtés les 26 et 29 mai dans les régions de Donetsk et de Lougansk. Il a en outre invité Moscou à renforcer la frontière russo-ukrainienne pour empêcher la pénétration d'armes et de combattants volontaires russes sur le territoire de l'Ukraine. Cependant, en accusant la Russie d'entretenir des liens avec les forces ukrainiennes d'autodéfense, M. Baer n'a cité aucun autre témoignage que ceux puisés dans les médias.
La Russie a déjà déclaré à plusieurs reprises que si l'Occident reprochait à Moscou de soutenir les insurgés ukrainiens, il devait fournir des preuves.
Le représentant permanent de la Russie auprès de l'OSCE Andreï Keline a déclaré jeudi aux journalistes que Moscou faisait tout son possible pour faire libérer les membres de la Mission spéciale d'observation retenus à Donetsk et à Lougansk et que l'arrêt de l'opération punitive menée par l'armée ukrainienne dans l'est du pays réunirait des conditions propices à leur libération.