Les derniers en date sont les essais du complexe de lancement mobile TCT-5 des missiles balistiques intercontinentaux Agni-V et les tirs d'essai du lance-roquettes multiple Pinaka qui ont eu lieu ce jeudi 29 mai. Un jour avant, mercredi, un nouveau tir d'essai des missiles sol-air Akash a été effectué depuis le polygone de Chandipur dans l'Etat d'Odisha. Pour la première fois une salve a été tirée à un intervalle de cinq secondes.
Les médias indiens soulignent invariablement que tous les systèmes de missiles récemment testés ont été développés et construits en Inde. Cela atteste le sérieux des projets d'indianisation de la production d'armements prônés par le commandement militaire indien.
En témoignent également des déclarations du nouveau gouvernement indien. The Times of India a annoncé aujourd'hui que le cabinet de Narendra Modi s'était fixé pour but de financer à 100 % la production militaire aux frais des investissements étrangers. Le gouvernement donne ainsi un signal aux investisseurs étrangers les invitant à délocaliser vers l'Inde la production de certaines composantes et armes. Il aura cependant plusieurs difficultés à affronter. Car le financement et la base de production ne suffisent pas à fabriquer des armements de pointe sophistiqués. Leur fabrication est impossible sans posséder l'expérience de création de certains types d'armements et, bien sûr, sans avoir des technologies appropriées.
Ce problème s'est déjà posé à maintes reprises aux constructeurs d'armes indiens. Le développement de nombreux produits militaires accuse un retard considérable à cause de l'inexpérience des sociétés indiennes dans toute une série de technologies clés.
Ainsi le développement des missiles sol-air Akash remonte à 1984. Les missiles avaient pour base le missile soviétique éprouvé 2K12Kub, mais ses premiers tests n'ont eu lieu qu'en 1990 et le système n'a été mis en dotation qu'en 2008. A l'heure actuelle, sa version modifiée subit des essais.
Le développement des lance-roquettes multiples Pinaka a débuté en 1983 pour parvenir au stade d'essai en 1997 seulement. Soit dit en passant, les essais en corps de troupe ont coïncidé dans le temps avec le conflit indo-pakistanais de Kargil de 1998. Selon les spécialistes militaires indiens, en 73 jours de combats le Pinaka s'est présenté sous son meilleur jour. Néanmoins en 1999, quand le Pinaka était mis en dotation dans l'armée indienne les experts ont relevé que toutes les conditions du cahier de charge n'avaient pas été respectées.
Le lance-roquettes multiple Akash doit remplacer les systèmes soviétiques périmés Kub 2K12 actuellement en service dans l'armée indienne. Le Pinaka de 214 mm remplacera le système russe Grad de 122 mm.
Cependant les forces armées indiennes ne possèdent pas leur propre système au lieu du BM-30 Smerch de fabrication russe.
Des entreprises mixtes avec des constructeurs d'armes étrangers pourraient contribuer au passage rapide à la production par l'Inde de ses propres armements. Surtout si cette coopération prévoit le transfert de technologies. La Russie est le leader incontestable dans ce type de coopération militaro-technique avec l'Inde. Cette coopération englobe la production conjointe des missiles de croisière supersoniques BrahMos et le développement en commun du chasseur de cinquième génération FGGA. En ce qui concerne les projets les plus récents, il convient de signaler l'offre faite par la Russie en février dernier à New Delhi pendant le salon d'armement Defexpo 2014. Il s'agit de l'organisation d'une entreprise russo-indienne qui fabriquerait les lance-roquettes multiples BM-30 Smerch. La Russie est disposée à transférer à cette entreprise les technologies et les licences de production de cette arme redoutable.
