Alexandre Agapitov a fondé sa société Xsolla en 2005. A l'époque, il était en première année à la faculté de mathématiques à Perm. Il a déduit qu'un thème permettant de gagner de l'argent apparaissait chaque année sur le web. Il a alors choisi celui de l'échange des monnaies électroniques. Il a alors créé le domaine 2pay.ru. Ses usagers pouvaient transférer leurs moyens, par exemple, de WebMoney à Yandex.Money (Yandex est le plus important moteur de recherche en Russie) moyennant une petite commission. Cependant il lui fallait trouver sa niche dans le monde des affaires.
Le web regorgeait de sites d’échange de monnaies. En revanche, personne ne s'occupait sérieusement des monnaies virtuelles circulant dans les jeux en ligne. Les propriétaires russes des jeux en ligne confiaient les opérations de change soit à leurs employés, soit à des intermédiaires. Ceux-ci recevaient un paiement, le transféraient à l'auteur du jeu et seulement après, l'usager touchait sa monnaie. Agapitov a alors décidé d'automatiser le processus et a ajouté une fonction à son domaine.
« Il était important de lancer un nouveau service à même de simplifier les paiements », raconte-t-il. Il a trouvé une solution. D'abord il a fallu connecter son système à des terminaux. Ensuite un numéro composé de sept chiffres a été donné à chaque participant à un jeu concret. De cette façon, pour approvisionner son compte, le client devait appuyer sur le bouton 2pay du terminal et composer son numéro. C'est tout.
Alexandre a alors embauché des programmeurs pour améliorer son algorithme. Au final, l'argent a coulé à flots et un service clients a commencé à fonctionner 24 heures sur 24. Pour le joueur, tout était simple : s'il avait besoin de monnaie virtuelle, il lui fallait cliquer sur le bouton 2pay et choisir le mode de paiement.
Le succès en Russie a inspiré des réflexions sur l'expansion. En juillet 2009, Alexandre est allé à l'exposition de jeux en ligne à Leipzig où il a conclu deux contrats avec de gros concepteurs de jeu. Mais ce qui le tentait vraiment, c'était la Silicon valley. La même année, il partit pour une exposition en Californie. Son anglais était abominable, mais ses récits sur les paiements en ligne en Russie étaient écoutés avec intérêt. Alexandre se souvient :
« J'ai fait connaissance avec des propriétaires des systèmes de paiement et nous nous sommes entendus sur leur connexion à notre système. Maintenant nous faisons plusieurs connexions par semaine, mais alors ce fut un moment d'euphorie ».
En 2010 il a ouvert un bureau à Los Angeles. Pour promouvoir sa marque à l'étranger, Agapitov a nommé son domaine Xsolla. Il offrait à l'époque plus de 70 modes de paiement. Pour que le client n’ait pas à les comparer tous, la société d'Agapitov a développé et a breveté un système localisant l'usager et lui proposant des possibilités de paiement optimales.
Avec le temps, des bureaux ont été ouverts dans les pays de CEI et en Europe de l'Est. Depuis 2013, Xsolla a des bureaux à Séoul et à Sao Paulo. Agapitov note que la Corée fournit ses jeux dans le monde entier.
Selon les partenaires de Xsolla, ses avantages principaux sont la diversité des modes de paiement qui sont actuellement plus de 600, ainsi que la simplicité et la rapidité. A l'heure actuelle, Xsolla a des partenaires dans le monde entier, sauf l'Afrique. En Ukraine, le joueur peut utiliser le réseau de terminaux LiqPay et au Brésil, les cartes locales Elo et HiperCard.
L'année dernière Xsolla s'est entendu avec Perfect World chinois sur la desserte de ses jeux dans les pays de CEI. En avril dernier, Agapitov a signé des contrats avec deux producteurs qui lui rapporteront plus de 1 milliard de dollars chacun. Alexandre Agapitov estime que cette coopération permettra de doubler les recettes actuelles de Xsolla. N
