L’Europe part à la recherche de ses racines

L’Europe part à la recherche de ses racines
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Héritière de valeurs à la fois chrétiennes et païennes, l’Europe a longtemps lutté pour l’égalité entre les gens de différentes cultures, nationalités, religions, orientations sexuelles, etc. Ce faisant, elle n’a fait que détruire les traditions en forçant l’homme à se déraciner.

Alors comment un homme dénaturé, n’arrivant pas à s’identifier, peut-il percevoir la réalité de conjoncture actuelle ? On note que les guerres se succèdent, que le « mariage pour tous » est toujours aussi controversé et enfin qu’il y a une accession au pouvoir de partis se revendiquant néo-nazis. Pour trouver leur place dans le monde, pour le comprendre et prendre des décisions en conséquence, les Européens partent à la recherche de leurs racines. « Il faut connaître son passé pour savoir son avenir », a annoncé à La Voix de la Russie Guillaume Tastet, ancien rédacteur du site ProRussia.tv, représentant du mouvement néo-païen en France.

LVdlR. Ces traditions dites « païennes » existent-elles encore aujourd’hui ?

Guillaume Tastet. Elles existent oui, même dans les religions chrétiennes, musulmanes qui ne s’en rendent pas toujours compte. Il y a en fonction des cultures méditerranéennes, même autres, une volonté de personnifier un être dans une notion divine. Et moi qui suis d’origine grecque, j’ai assisté en Grèce dans une région de l’Epire au Nord de la Grèce proche de l’Albanie à une fête de village où les chefs de famille prenaient dans leurs bras le saint familial de Saint-Nicolas ou autre et traversaient un réseau de feu. Donc le christianisme dans son développement, dans son évangélisation, a cherché à détruire toutes ces traditions préchrétiennes pour que ne règne que le christianisme entre guillemets, « celui qui voulait s’imposer ». Mais ils se sont rendus compte que les traditions se sont tellement ancrées dans les populations, qu’il valait mieux quelquefois les récupérer et leur donner un vernis chrétien, en tout cas les christianiser plutôt que chercher à les éradiquer. Ces traditions païennes sont très présentes encore aujourd’hui, que cela soit sous forme de carnaval, que cela soit la forme de local, que cela soit la forme de fête ou simplement de cérémonie. Même en Bretagne le principe se confond, le principe du tour de la Bretagne, c’est un principe de pèlerinage, et ce pèlerinage est une notion préchrétienne. On retrouve aujourd’hui de très grandes traditions qui ont traversé les siècles et qui ont vécu à la fois sous la forme chrétienne en Occident ou autre et sous une forme plus traditionnelle.

LVdlR. La marche sur le feu en Grèce est une fête chrétienne célébrée le 21 mai. Vous savez sans doute qu’il s’agit d’une procession de gens qui marchent sur des braises brûlantes en tenant les icônes de Saint Constantin et de Sainte Hélène et de la Vierge Marie. Pourtant beaucoup estiment que cette fête symbolique n’est qu’une hérésie issue d’une longue tradition païenne. Qu’est-ce qu’on pourrait à ces gens?

Guillaume Tastet. Le problème est toujours le même : qu’est-ce qui est le plus important – c’est de donner une définition à un acte ou de vivre cet acte en pleine conscience ? Appeler hérésie n’importe quelle évolution religieuse peut être considéré comme hérésie par les suivantes. La notion d’hérésie en paganisme n’existe pas. On a des traditions qu’on a reçues de la part de ses ancêtres, celles que l’on transmet à ses enfants. Il y a une notion de continuité et de chaîne. Cette notion de jugement de valeurs entre le bien et le mal est une notion chrétienne, entre guillemets, « apportée par le judaïsme » et presqu’étrangère aux racines de l’Europe. Ces fêtes existent et elles continueront d’exister tant que les hommes s’identifieront à ce moment précis de l’année, parce que les fêtes ne sont pas là par hasard. Donc, toutes ces notions de fêtes entrent dans une observation du monde créé, du monde réel et de la place de l’homme dans cette création.

LVdlR. Selon vous l’Europe reviendra-elle un jour à un paganisme antique ?

Guillaume Tastet. Les Européens, les peuples européens redécouvrent progressivement leurs racines, redécouvrent même que christianisme et paganisme n’ont pas toujours lutté, que même le christianisme européen est « indistingué » du christianisme oriental et qu’il a pris conscience qu’il avait « syncrétisé » quelque part les anciennes traditions avec les nouvelles. Le rêve du christianisme celtique par exemple est hérité des connaissances druidiques. Le christianisme même je dirais nordique dans les zones les plus tardivement évangélisées, a hérité aussi des traditions plus nordiques. Et retrouve sous certaines formes des saints St-Michel, St-Georges, St-Nicolas, etc., des formes d’anciennes divinités qui étaient priées autrement. Mais on retrouve dans les légendes de ces saints des relations avec les anciens dieux. Je pense que oui, les Européens sont en train de redécouvrir leurs racines, leur trésor spirituel. C’est toujours au bord du gouffre qu’on se rend compte qu’il y a quelque chose d’autre. En tout cas c’est toujours au moment où l’on croit que tout est perdu qu’on sort des trésors qui sont peut-être intérieurs et pas obligatoirement extérieurs. Il y a toujours cette notion de dormition et de réveil. Et les Européens sont arrivés à un mur où on leur a refusé le droit de construire eux-mêmes leur avenir, et eux, ils ne voient pas l’avenir en un seul mot, mais le temps à venir. Et ce temps à venir dépend bien sûr de la conscience de son passé.

LVdlR. La science moderne pourrait-elle annihiler tout les dieux, et finir par devenir une religion néo-païenne ?

Guillaume Tastet. La science a toujours été l’enfant terrible de la religion. Il y a quand-même la notion de bien et de mal, de limites que l’humain doit respecter ou pas pour ne pas détruire l’harmonie. Quelque chose d’harmonique, de toute façon est universel et spirituel. C’est vrai que la science tend une fois à montrer une démarche scientiste pour faire simple, pour démontrer qu’on peut tout créer et qu’il n’y aura pas de conséquences. Les vrais scientifiques ont bien conscience que plus on avance entre guillemets « dans la compréhension de la création », plus ils redécouvrent cette limite de « l’impossible à expliquer ».

LVdlR.Notre expert Guillaume Tastet n’a fait que confirmer le retour de l’Europe aux traditions qui assurent l’identification nationale, qui apprennent aux gens leur culture et leurs racines. A force d’apprendre le passé, ces racines permettent de mieux comprendre le présent et d’améliorer l’avenir.

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