De nos jours, tout est resté dans sa demeure comme il y a 120 ans, quand l’auteur des inoubliables « Les Bogatyrs », « Alionouchka », « Le Tsarevitch Ivan montant un loup gris » y est venu s’installer.
Les tableaux de Viktor Vasnetsov sont, bien sûr, le principal attrait pour les visiteurs. Il faut dire que la famille Vasnetsov s’est installée assez tard dans sa propre maison. « Ce n’est qu’à 46 ans que l’artiste a obtenu la possibilité de ne plus déménager d’un appartement à l’autre », raconte la directrice du musée Nina Iaroslavtseva :
« En 1894 il a amené ici sa famille et ses plus grands tableaux, « Les Bogatyrs », « Le tsar Ivan IV le Terrible », qu’il terminait ici dans son atelier. De nombreux autres tableaux ont été créés par la suite. Et sept sujets fabuleux, qu’il appelait « poème de sept contes ». Celui-ci est toujours dans son atelier, et les visiteurs peuvent la voir. »
Or, l’œuvre de Viktor Vasnetsov ne se limite pas à ses tableaux, mais concerne la demeure-même. Elle a été construite d’après les plans de l’artiste. Vasnetsov cherchait à recréer ce qui lui plaisait le plus et qu’il ne trouvait qu’à Moscou, et non dans la capitale d’alors, Saint-Pétersbourg. Selon lui, de ces deux villes, c’est précisément Moscou qui a gardé les traditions de l’architecture russe, le mode de vie russe et son aura. Tout cela il l’a incarné – avec une certaine part d’archaïsme – dans l’aspect de sa demeure. Nina Iaroslavsteva poursuit :
« Il a harmonisé plusieurs volumes de style architectural russe : la partie supérieure en teremok, au rez-de-chaussée, une entrée traditionnelle russe. Une vaste chambre à l’intérieur. En haut, un vaste et clair atelier, plafonnant à six mètres. L’aspect de la maison est fort curieux, évoquant l’architecture russe ancienne. Mais, en somme, elle traduisait la représentation du +monde idéal russe+, inspirant la création de l’artiste. »
Viktor Vasnetsov était aussi entouré par une considérable collection de costumes russes et d’objets de ménage anciens, qu’il étudiait soigneusement et gardait. Le « mode de vie idéal russe », créé par l’illustrateur des contes populaires, a beaucoup plu aux contemporains de Vasnetsov.
Fédor Chaliapine s’est rappelé jusqu’à la fin de ses jours des soirées passées chez Vasnetsov et l’atmosphère de sa maison. N