Les Chinois pourraient rapidement occuper la place des sociétés européennes en Russie suite aux sanctions économiques contre Moscou, ce que les entrepreneurs européens ne souhaitent en aucun cas, a indiqué jeudi Rainer Hartmann, président du Conseil de direction de l'Association des affaires européennes (AEB) en Russie.
"Rien que l'annonce d'éventuelles sanctions économiques a déjà affecté les investisseurs européens. Il est évident que les hommes d'affaires souhaitent que leurs gouvernements renoncent à ces sanctions", a déclaré M.Hartmann dans les couloirs du Forum économique international de Saint-Pétersbourg. Et d'ajouter que des experts en Europe redoutaient un éventuel virage de la Russie vers la Chine.
"Si les sanctions obligent les sociétés occidentales à mettre en veilleuse leur activité en Russie, les Chinois occuperont immédiatement leur place. Je n'en doute pas un seul instant", a dit l'Américain.
M.Hartmann a toutefois félicité Moscou pour la signature d'un contrat gazier avec Pékin, déclarant qu'il était "très heureux pour la Russie".
61 citoyens russes figurent sur la liste de personnes visés par des gels d'avoirs et des interdictions d'entrée dans l'Union européenne. Les dirigeants européens ont menacé de passer à la phase économique des sanctions. Le parlement européen a notamment appelé à réduire la coopération avec les sociétés énergétiques russes et à arrêter la construction du gazoduc russe South Stream contournant l'Ukraine.
Créée en 1995, l'Association des affaires européennes est une organisation non gouvernementale qui représente les intérêts des sociétés européennes implantées en Russie ou coopérant avec les sociétés russes. Elle œuvre pour améliorer le climat d'affaires russe et pour promouvoir l'intégration européenne et le partenariat Russie-UE.