Des exercices militaires conjoints russo-chinois programmés pour 2015 sont appelés à obliger l'Amérique à "jouer selon les règles des pays civilisés", a estimé mardi Igor Korottchenko, directeur du Centre d'analyse du commerce mondial des armes (TSAMTO).
"Compte tenu de l'actuelle situation géopolitique dans le monde, la Russie et la Chine deviennent des partenaires stratégiques, et leur coopération ne sera plus uniquement économique, mais aussi militaire. Aussi, la tenue d'exercices militaires conjoints constitue un facteur extrêmement important attestant la similitude de nos approches des problèmes militaires et politiques", a déclaré l'expert à RIA Novosti.
Et d'ajouter que la participation de la Chine à ces exercices montrait une fois de plus que Moscou et Pékin avaient des objectifs communs et partageaient les mêmes positions sur les événements en cours dans le monde.
Selon M.Korottchenko, les futurs exercices militaires russo-chinois permettront de limiter l'influence des Etats-Unis dans le monde et "obligeront l'Amérique à jouer selon les mêmes règles que le reste du monde civilisé".
"Il va sans dire qu'il est nécessaire d'empêcher les Etats-Unis de décider seuls des destinées du monde", a estimé l'expert.
En organisant des exercices conjoints, Moscou et Pékin montrent aux Etats-Unis qu'il est des pays capables de dresser une barrière sur la voie de l'expansion américaine.
Les présidents russe et chinois, Vladimir Poutine et Xi Jinping, ont décidé de tenir en 2015 des exercices militaires conjoints dédiés au 70ème anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie. D'après le général Evgueni Boujinski, ex-responsable de la direction des accords internationaux auprès du ministère russe de la Défense, ce seront très vraisemblablement des exercices terrestres.
Ces dernières années, la coopération militaire entre la Russie et la Chine est en plein essor. En 20 ans, Moscou a livré à Pékin un large éventail d'armements et de matériels de combat, dont des chasseurs Su-27, et des armes de défense antiaérienne, dont des missiles sol-air S-300, Bouk et Tor. La partie chinoise compte élargir la nomenclature des armements achetés à la Russie, notamment commander des systèmes S-400 et des avions Il-76 et Il-78.