La Voix de la Russie : Bonjour et merci de répondre aux questions de La Voix de la Russie, présentez-vous s’il vous plait.
Olivier Burlotte : Installé en Russie depuis 13 ans, je suis marié et père de deux enfants franco-russes. Âgé de 50 ans, j’ai exercé le métier de conseil juridique puis d’avocat fiscaliste spécialisé en droit des affaires, en France et à l’étranger.
Venu à Moscou comme expatrié pour un grand groupe d’audit International, j’ai depuis travaillé dans différentes structures étrangères et russes, dans des secteurs d’activités variés.
J’ai été élu président de l’association des parents d’élèves du lycée français de Moscou en 2012 pour deux ans, où je coordonne l’action de nombreux bénévoles soutenant activement la communauté scolaire et représentant environ 500 familles et 900 enfants (www.apeng.ru).
LVdlR : Pourquoi vous présentez-vous ?
Olivier Burlotte : C’est dans le cadre de mes fonctions associatives que j’ai été rapidement amené à constater le manque de relais et de soutiens à la disposition de nos compatriotes pour faire efficacement entendre et prendre en compte leurs attentes et répondre à leurs préoccupations quotidiennes sans esprit partisan. En effet nous considérons que ces élections reflètent un enjeu purement local, à l’inverse des élections européennes qui se tiendront également le 25 mai, et permettront à toutes les sensibilités politiques françaises de s’exprimer fort utilement.
LVdlR : Parlez-nous de votre liste.
Olivier Burlotte : J’ai rassemblé sur notre liste « La voix de la France », des entrepreneurs engagés dans la vie associative, des cadres supérieurs travaillant dans l’industrie et les médias, ainsi que des parents d’élèves. Tous sont installés durablement en Russie et soucieux de porter la voix des Français et de la France à l’étranger.
Cette diversité de profils issus de la vie active et associative, scolaire ou entrepreneuriale, venant d’horizons très différents, nous permet de nous positionner au plus près des attentes de l’ensemble de nos concitoyens vivant en Russie et Biélorussie.
Nous avons tenu à faire figurer sur cette liste des personnalités franco-russes, car ces derniers représentent environ un quart de la communauté française en Russie et se caractérisent par des attentes et approches parfois spécifiques. Notre liste est la seule à refléter cette diversité et ainsi être à l’écoute de nos nombreux compatriotes franco-russes.
LVdlR : Quelle est votre vision du rôle des conseillers consulaires ?
Olivier Burlotte : Le nouveau rôle dévolu aux trois conseillers consulaires qui seront désignés le 25 mai prochain sur la zone réunissant la Russie et la Biélorussie, est différent de celui qui a été exercé jusqu’alors par l’unique conseiller actuel élu à l’assemblée des Français de l’étranger.
En effet le nouveau collège consulaire réunira trois élus qui vont devoir travailler de concert, au profit de tous, et bénévolement pendants six ans, au-delà de leurs éventuelles divergences de vues.
Ceci requiert à la fois une expérience des problématiques liées aux sphères de compétences des nouveaux conseillers (scolarité, aide aux entreprises, protection sociale, sécurité) qui ne peut être acquise dans un pays aussi unique que la Russie qu’au terme de longues années de présence, et une disponibilité permanente à l’écoute de la communauté française.
Dans ce contexte notre liste a d’ores-et-déjà adresse un questionnaire en ligne aux électeurs concernés afin qu’ils puissent exprimer librement et utilement leurs attentes avant le scrutin du 25 courant. Nous avons reçu de nombreuses réponses suites à cette initiative qui témoignent de l’intérêt porté à notre démarche et du besoin croissant de réponses adaptées à la situation locale de la zone par des élus de proximité. Ceci nous permet d’avoir à ce jour un outil très fin pour mieux comprendre avec précision nos concitoyens sur des sujets cruciaux et actuels.
LVdlR : En quoi l’actualité de la crise ukrainienne vous semble-t-elle impacter sur ces élections ?
Olivier Burlotte : Grâce à ce questionnaire ayant suscité de multiples réponses qui continuent de nous parvenir, nous constatons que même si nos concitoyens se sentent majoritairement en sécurité en Russie et Biélorussie, une très notable inquiétude se fait jour depuis les évènements récents qui ont conduit a la chute du gouvernement ukrainien légitimement élu et au rattachement de facto de la Crimée à la Fédération de Russie.
Malgré le fait notable qu’aucune des autres listes ne semble s’intéresser à cette problématique qui touche tous les Français vivant dans la zone, nous sommes préoccupés par la crise la plus forte que traversent les relations franco-russes depuis plus d’une décennie.
Face à des sanctions surprenantes dirigées contre la Russie, il est à craindre que des mesures de rétorsion ne soient mises en place et ne viennent compliquer a court terme la vie des affaires pour les entreprises étrangères dans la zone et surtout les conditions d’octroi de visa pour la communauté française.
Dans ce contexte tendu, il sera encore plus nécessaire de la part des futurs conseillers consulaires d’être disponibles et réactifs avec les autorités consulaires pour aider à la résolution des problèmes éventuels.
Parallèlement, il nous semble important de rappeler que chaque occasion doit être utilisée pour témoigner à nos amis russes et biélorusses que l’amitié entre nos peuples a surmonté bien des crises. C’était le sens de ma présence le 8 mai dernier à Lefortovo à la cérémonie franco-russe du souvenir de la victoire sur le nazisme, devant le monument « Normandie-Niemen » où nous étions la seule liste représentée. N