L'ONU exécute une commande politique

© © Flickr.com/sbakshi/cc-by-nc-sa 3.0L'ONU exécute une commande politique
L'ONU exécute une commande politique - Sputnik Afrique
S'abonner
Les eurofonctionnaires ont fermé les yeux sur les crimes des néonazis et ont proclamé légitime l’opération punitive menée dans l’est de l’Ukraine, estime le MAE russe dans son appréciation du rapport sur les droits de l’homme en Ukraine publié par la direction du Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.

Le ministère a notamment fait valoir que l’application du principe « deux poids deux mesures » ne laissait aucun doute que les auteurs du document exécutaient « une commande politique visant à blanchir les autorités autoproclamées de Kiev ».

Le Secrétaire général adjoint de l’ONU a présenté vendredi un rapport à Kiev. Il a déclaré que l’Organisation était préoccupée par les violations des droits de l’homme dans l’est de l’Ukraine mais, curieusement, au lieu de faire valoir la responsabilité des autorités autoproclamées, toute la faute est rejetée sur les habitants des régions du Sud et de l’Est de l’Ukraine. En même temps, rien n’a été dit sur les cruautés des extrémistes qui brûlaient vifs des habitants d’Odessa. Par contre, le rapport met l’accent sur « la tendance, quand une protestation pacifique se mue soudain en confrontation violente ». Pourtant, on évite de dire que c’est précisément de cette façon que la junte kiévienne soutenue par l’Occident s’est emparée du pouvoir.

Le MAE russe déclare que ce rapport n’a rien à voir avec la situation réelle des droits de l’homme en Ukraine et que les incohérences flagrantes trahissent l’engagement politique des auteurs du document. Voici le commentaire du porte-parole du ministère Alexandre Loukachevitch :

« Les auteurs du document ont une fois de plus préféré fermer les yeux sur les violations grossières des droits de l’homme commises par les autorités autoproclamées de Kiev dont les enlèvements, tortures, séquestrations arbitraires pour des raisons politiques, usage arbitraire et disproportionné de la force y compris militaire etc. Il est significatif que le thème d’émergence en Ukraine du nationalisme agressif et du néonazisme, ne soit mentionné pas une seule fois tout au long des 30 pages du rapport. »

Le ministère fait également ressortir que le rapport reprend en fait les interprétations du Kiev officiel. Il convient de noter que le rapport a été présenté par l’assistant du SG de l’ONU Ivan Chimonovitch dont la position sur l’Ukraine était déjà critiquée par Moscou. Les diplomates russes ont plus d’une fois appelé l’émissaire à ne pas passer outre aux violations généralisées des droits de l’homme en Ukraine mais on a l’impression qu’au lieu de se fonder sur les faits, la position occidentale procède uniquement de la propagande kiévienne. C’est très bien illustré par l’interprétation des événements à Odessa, estime Léonid Goussev, directeur de recherche à l’Institut d’études internationales :

« Les rapports de ce genre ne sauraient guère surprendre parce que l’Occident prenait toujours fait et cause des autorités kiéviennes actuelles. Les fonctionnaires de l’ONU se réfèrent aux enquêtes menées par le pouvoir en place qui rejettent la faute sur ses opposants. C’est cela qui explique les conclusions manifestement partiales des auteurs du document. »

Il est évident que la position occidentale n’a pas pu être étayée par les faits qui sont du reste absents. D’ailleurs, on ne comprend pas très bien la finalité de ce rapport qui ne fait que reproduire la position occidentale connue d’avance. De plus, les accusations lancées contre les habitants du Sud-Est sont loin de favoriser le dialogue national dont la nécessité commence à être reconnue en Europe et même aux États-Unis. Cet acharnement à « noircir » le Sud-Est s’assimile à une sorte de déclaration sur l’impossibilité d’engager le dialogue avec les régions. Par ailleurs, les habitants du Sud-Sud qu’on qualifie ouvertement d’assassins, refuseront manifestement toute négociation.

Par conséquent, s’il y a eu la commande politique, elle a été mal exécutée, estime Maxim Braterski, professeur de la chaire d’économie et de politique internationale du Haut collège d’économie :

« Washington occupe une position intraitable dans la question ukrainienne. Le siège de l’ONU se trouve également sur le continent américain par un concours de circonstances. C’est depuis des dizaines d’années que l’ONU est de plus en plus critiquée pour son inefficacité, ses structures bureaucratiques redondantes et son engagement politique. Tous ces défauts se sont manifestés dans le rapport. Le fait que ses auteurs ont mal fait leur travail atteste qu’ils voulaient être en phase avec la position de Washington. »

En faisant ce genre de déclarations, l’Organisation fait preuve de son impuissance et de son manque de professionnalisme et encourage l’emploi de la force par Kiev au lieu d’essayer d’influer réellement sur la situation. L’opération sanglante qui se poursuit dans le sud-est de l’Ukraine a déjà fait des dizaines de morts et de blessés.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала