Le film « Les rythmes obsédants » qui sort début juin à l’écran en Russie est son essai de plume en tant que réalisatrice. Dans le même temps, Ardant sera la présidente du jury du Festival international du film « Le Miroir » dédié à Tarkovski qui se déroulera à Ivanovo et Pless.
La star du cinéma français avait plus d’une fois visité la Russie où elle vient de plus en plus souvent ces derniers temps. C’est sans doute parce qu’elle avait tourné dans la coproduction russo-française « Raspoutine » dans le rôle de l’impératrice Alexandre Fedorovna. Ce travail et les contacts avec les collègues russes ont tellement impressionné la Française qu’elle a donné le nom russe de Vladimir à un personnage de son premier film qui, soit dit à propos, est un musicien russe. C’est aussi un compliment à Vladimir Mashkov, son partenaire dans « Raspoutine », avoue Fanny Ardant. En effet, il lui a laissé une impression ineffaçable comme comédien, partenaire et ami.
L’actrice attend maintenant la réaction du public russe à son premier film dont le scénario est également de son cru. L’amour qui s’en va est le sujet qui l’intéressait depuis longtemps. L’héroïne des « Rythmes obsédants » souffre parce que son amoureux commence de plus en plus à lui préférer la carrière. Voici le commentaire que Fanny Ardant a bien voulu faire à ce sujet à notre radio :
« La situation est tragique parce que dans sa jeunesse l’héroïne du film avait sacrifié à l’amour sa propre carrière musicale qui s’annonçait belle. Presque tout le film est mis en musique. C’est que la femme qui est en train de perdre l’amour de l’homme, renoue avec sa première amour qui est le violoncelle. »
Dans le spectacle « Navire « Nuit » sur la scène de la Maison de la musique de Moscou, le violoncelle a également sa place. Le spectacle est entrecoupé de monologues mis en musique. La joueuse de violoncelle Sony Vider-Aterton montera sur la scène avec Ardant. Le spectacle s’inspire de la pièce du même nom de l’écrivaine française Marguerite Dubas. Selon Ardant, c’est l’histoire d’un homme et d’une femme qui communiquent depuis de longues années par téléphone sans jamais se rencontrer. « C’est une histoire d’amour incroyable », pense la comédienne.
Fanny Ardant emploie également le mot amour pour parler de ses rapports avec la Russie. Cet amour est né de mon intérêt pour la culture russe, explique la comédienne :
Si dans sa jeunesse Fanny Ardant était une passionnée des romans russes comme « Anne Karénine » et « Idiot », elle pense maintenant de plus en plus souvent à Marina Tsvetaeva dont elle admire la poésie. La star française a accepté de diriger le jury du festival « Le Miroir » dédié à Andrei Tarkovski qui se déroule dans son terroir à Ivanovo. C’est en ces termes qu’Ardant décrit son attitude envers l’œuvre du réalisateur : « Il y avait des moments dans ma vie quand les films de Tarkovski m’aidaient à vivre. Après les avoir visionné, je sortais toujours de la salle profondément bouleversée et meilleure. Certes, je ne comprenais pas tout mais tout me semblait important ».
Une rétrospective des films de Fanny Ardant est prévue en son honneur au programme du festival.