La Russie n'a pas l'intention de signer dans un proche avenir le Traité international sur le commerce des armes, car elle juge ce document "inconsistant" et estime qu'il a besoin d'une "mise au point", rapporte samedi le quotidien Kommersant, citant des sources haut placées au sein du gouvernement russe.
"La décision est déjà prise: nous ne signerons pas le traité dans un avenir prévisible", a déclaré une des sources au journal."Cette position a été évoquée au cours de l'année lors de plusieurs réunions ministérielles, dont celles du Conseil de sécurité russe. Il a finalement été décidé de ne pas se joindre au traité", a confirmé une autre source.
Le traité international appelé à réglementer le commerce mondial d'armes (dont les volumes se chiffrent à des dizaines de milliards de dollars) a été approuvé par l'Assemblée générale de l'Onu en avril 2013. La délégation russe a alors déclaré qu'elle définirait sa position sur ce document "après l'avoir étudié sous tous ses aspects". Certains gros importateurs d'armements (Inde, Arabie saoudite), ainsi que des exportateurs tels que la Russie et la Chine n'ont pas signé le traité. Les Etats-Unis l'ont signé, mais ne l'ont pas ratifié.
Tous les types d'armements conventionnels sont visés par le texte, dont les chars et les véhicules blindés, les systèmes d'artillerie de gros calibre, les avions et les hélicoptères de combat, les bâtiments de guerre, les missiles et leurs rampes de lancement, les armes à feu et les armes légères. Le traité doit entrer en vigueur cet été, après avoir été ratifié par 50 Etats. Pour le moment, il est ratifié par 32 pays, y compris par cinq des dix principaux exportateurs d'armes (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Espagne et Italie).
Moscou estime que les critères humanitaires de l'évaluation des risques ne sont pas formulés dans le document "d'une manière suffisamment explicite", qu'ils se prêtent à différentes interprétations et peuvent donc être exploités par certains pays à des fins politiques ou dans l'intérêt d'une concurrence.