Il avait déjà d’ailleurs visité la capitale américaine : en février en tant que membre d’une délégation accompagnant le président François Hollande. Il s’était alors dit satisfait de la visite en déclarant que cette dernière était une autre preuve de l’amitié « pour toujours » entre les deux alliés. Il semble que M. Fabius était cette fois-ci dans une disposition d’esprit un peu différente en quittant Washington. Voici ce qu’il a dit lors d’une conférence de presse à l’issue des pourparlers avec son homologue américain John Kerry : « La France n'a de leçons de fermeté à recevoir absolument de personne. (...) La France fait son devoir, qu'il s'agisse de l'Ukraine ou qu'il s'agisse d'ailleurs ».
« La France remplit toutes ses obligations, la France est à la fois pour la dialogue et la fermeté », a-t-il prévenu, visiblement irrité. Irrité plutôt par le secrétaire d’Etat américain mécontent par la décision de la France de finaliser le contrat de vente de deux bâtiments Mistral à la Russie alors que la crise bat son plein en Ukraine et l’Occident s’apprête à élargir ses sanctions contre Moscou. Est-ce qu’on peut dire qu’après ceci les Etats-Unis et la France restent toujours alliés ? A cette question répond Luс Michel, géopolitologue belge et administrateur général de l’« Observation eurasienne pour la démocratie et les élections » (OEDE), joint au téléphone à Bruxelles par notre observateur.