« Dans une telle situation il serait absurde de demander à l’Arménie de rompre sa coopération économique avec la Russie », a dit François Hollande.
On sait qu’en prenant cette décision Erevan a dû s’abstenir à signer l’accord d’association économique avec l’Union européenne, association jugée par Bruxelles incompatible avec la présence de l’Arménie dans l’Union douanière. D’ailleurs, c’était également le cas de l’Ukraine qui, face à la perspective de perdre le marché russe, a dû reléguer sine die, en automne dernier, la signature d’un accord semblable avec l’Union européenne. Il faut préciser que Kiev et Moscou ont essayé de sauver les pots cassés en proposant à Bruxelles de trouver la solution de ce problème dans le cadre des négociations tripartites entre l’Union européenne, l’Ukraine et la Russie, censées trouver une formule qui permettrait à l’économie ukrainienne de devenir une sorte de pont entre les économies de l’Europe et de la Russie, et – qui sait ? – de créer à la longue un embryon de l’espace économique de Lisbonne à Vladivostok prôné depuis longtemps par Moscou. L’Union européenne a pourtant fait la sourde oreille à cette proposition, ce qui, tout compte fait, a prédéterminé l’actuelle gabegie ukrainienne.
Or, ce refus hautain de Bruxelles parait d’autant plus absurde – pour employer l’expression de M. Hollande, – que la France trouve aujourd’hui tout à fait naturel de proposer au président arménien Serge Sargsian de chercher ensemble les voies et les méthodes qui permettraient à l’Arménie la coopération simultanée avec l’Union douanière et avec l’association européenne de libre échange. « L’Union européenne et l’Arménie doivent penser ensemble aux méthodes qui assureront la compatibilité des deux unions douanières », a dit François Hollande.
A mon tour je lui dis : « Bravo, Monsieur Hollande ! » tout en regrettant que cette phrase n’ait pas été prononcée il y a six mois.