L'éventuelle suspension des fournitures de gaz russe en Ukraine si Kiev ne versait pas à Moscou de prépaiement pour le mois de juin pourrait affecter les livraisons de gaz dans les pays européens, entraînant la destruction de l'économie ukrainienne, a déclaré à RIA Novosti Carlo Andrea Bollino, professeur d'économie à l'université LUISS à Rome.
Le géant gazier russe Gazprom a annoncé mardi le passage au système de prépaiement des fournitures de gaz en Ukraine.
La compagnie a envoyé sa facture à la compagnie ukrainienne Naftogaz et attendra son paiement jusqu'au 2 juin inclus. Si l'argent n'était pas versé, les livraisons de gaz en Ukraine seraient suspendues le 3 juin à 10h, heure de Moscou. La dette de Kiev pour le gaz russe, sachant que les fournitures d'avril n'ont pas été payées, atteint aujourd'hui 3,5 milliards de dollars.
"La suspension des approvisionnements pourrait provoquer des problèmes dans les pays d'Europe de l'est voisins de l'Ukraine, qui reçoivent du gaz transitant par le gazoduc ukrainien. La République tchèque, la Slovaquie, la Pologne, la Moldavie, la Bulgarie et la Roumanie – le réseau de gazoducs commun de ces pays serait touché en cas de coupure de gaz à l'Ukraine.
Carlo Andrea Bollino a souligné que du point de vue politique il respectait les décisions de Moscou et de Kiev mais que, sur le plan économique, le passage au système de prépaiement avec l'Ukraine n'était pas une très bonne idée.
"D'autres outils auraient pu être utilisés pour réduire l'impact négatif sur l'économie ukrainienne, qui ne pourra pas se développer sans ces fournitures de gaz. C'est très simple: l'économie ne peut pas se développer sans le gaz et elle ne pourra donc pas commencer à gagner l'argent nécessaire pour payer ce gaz", a souligné M.Bollino.