L’appareil fabriqué par le Centre national de recherche et de production Progress (Samara), réalisera une vingtaine d’expériences dans le domaine de la biologie et de la science des matériaux, marquant ainsi la reprise du programme Foton après une interruption de 7 ans.
Une information a été annoncée par les médias que le quatrième appareil de la série Foton-M sera lancé depuis le cosmodrome de Baïkonour le 18 juillet prochain. Si tout se passe comme prévu, l’appareil retournera sur Terre le 16 septembre. L’appareil transportera à son bord des appareils de mesure pour mener une vingtaine d’expériences scientifiques qui nécessitent des conditions spéciales, qu’on ne peut pas atteindre sur Terre. Il s’agit avant tout de la microgravité et du rayonnement cosmique.
C’est le Centre national de recherche et de production Progress (Samara) qui a développé les satellites Fotonet a notamment fabriqué le Foton-M. Le bureau de construction élabore aussi des satellites Bion pour un autre programme d’expériences scientifiques. Dans le cadre de ce programme, les échantillons ont voyagé dans l’espace, seront ramenés sur Terre.
A l’origine, les appareils Bion avaient pour objectif des recherches biologiques dans l’espace. Quant aux satellites Foton, ils étaient orientés sur les expériences avec des matières nouvelles. Mais petit à petit cette différence s’est évincée. Ainsi, plusieurs êtres vivants ont été envoyés à bord du troisième Foton-M, lancé en été 2007.
Les deux programmes sont souvent analysés ensemble, alors qu’ils sont séparés dans le temps. Onze appareils Bionont été lancés dans l’espace entre 1973 et 1996. Après une longue pause, ce programme a repris avec un nouveau satellite Bion-M1, qui a réalisé une mission dans l’espace entre le 19 avril et 19 mai 2013. C’est une mission à durée record, car la durée des vols précédents ne dépassait pas 22 jours.
Le programme Photon a commencé une décennie plus tard : le premier lancement a eu lieu en 1985. Après 1999, l'appareil a été modifié et il a reçu le nom deFoton-M. Depuis lors, trois appareils Foton-M ont été lancés sans aucun incident technique.
Le quatrième lancement devrait durer près de deux mois. C’est un record de durée par rapport aux vols précédents, qui duraient en moyenne près de 16 jours. Son programme scientifique inclut de nouvelles expériences biologiques. Des lézards, des escargots, des cultures de cellules, des graines et des micro-organismes végétaux devraient être lancés dans l’espace. En outre, des systèmes pour réaliser des expériences dans le domaine de la science des matériaux, notamment, la croissance des cristaux et le développement des nouvelles technologies pour les satellites seront installés à bord des satellites. Un autre « point fort » du projet – c’est la vérification que les chercheurs veulent mener sur la survie des êtres vivants pendant les vols spatiaux. Car des météorites arrivés de Mars peuvent être retrouvés sur Terre. Si des cellules vivantes peuvent être découvertes sur ce genre de météorites, elles peuvent en théorie survivre en arrivant de l’espace sur la surface d’une planète et être ainsi une source de développement des nouveaux êtres vivants. Il s’agit d’une hypothèse de panspermie, ce qui veut dire que la vie peut se répandre sur toutes les planètes du Système Solaire.
L’expérience pour tester cette hypothèse devait être réalisée sur Phobos-Grunt. La sonde était envoyée dans l’espace profond, au-delà de la magnétosphère de la Terre, qui la protège contre le rayonnement cosmique. La hauteur moyenne de l'orbite Foton-M atteint 575 km, ce qui ne permet pas de parler de tous les facteurs des vols cosmiques. Cependant, les données reçues seront utiles pour tous ceux étudient les « restes » des autres planètes sur Terre. L’expérience permettra de voir à quoi ressembleront les microorganismes après un vol prolongé dans l’espace et une descente dans l'atmosphère.