Le refus de Kiev de dialoguer avec son peuple est criminel, a estimé lundi la diplomatie russe, appelant les autorités ukrainiennes de facto à négocier avec les représentants des régions du pays.
"Nous insistons une fois de plus sur la nécessité d'un lancement immédiat d'une large discussion en Ukraine sur l'avenir de l'Etat avec la participation de toutes les forces politiques et de toutes les régions du pays. Une telle discussion s'inscrit parfaitement dans les efforts de la communauté internationale, ce qui a trouvé son expression dans la déclaration de Genève en date du 17 avril dernier et dans la +feuille de route+ proposée par le président suisse Didier Burkhalter, qui préside actuellement l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)", lit-on dans le communiqué.
"Nous attendons des autorités de Kiev des démarches concrètes au lieu de simples déclarations d'intentions. Nous attendons la tenue immédiate de rencontres constructives avec les représentants du sud et de l'est de l'Ukraine qui mènent à la stabilisation de la situation dans le pays. Malheureusement, Kiev fait toujours preuve de refus criminel de dialoguer avec son propre peuple", stipule le document.
89,7% des habitants de la région de Donetsk ont voté le 11 mai lors d'un référendum pour l'indépendance de la république autoproclamée de Donetsk. Le vote s'est déroulé sur fond d'une opération militaire d'envergure lancée par les autorités de Kiev contre les protestataires réclamant une fédéralisation de l'Ukraine.
Un autre référendum s'est tenu dimanche dernier dans la région de Lougansk. 96,2% des votants y ont soutenu l'"acte d'indépendance" de la République populaire de Lougansk.
Selon le Kremlin, "Moscou respecte le choix des habitants des régions de Donetsk et de Lougansk et espère que les résultats des référendums seraient mis en application par des méthodes civilisées, sans violences et par le biais d'un dialogue entre Kiev, Donetsk et Lougansk".
Depuis mars, les grandes villes de l'Est et du Sud de l'Ukraine, dont Donetsk, Kharkov et Lougansk, connaissent une mobilisation sans précédent des partisans de la fédéralisation du pays qui contestent les nouvelles autorités pro-européennes de Kiev.
L'armée ukrainienne mène depuis la mi-avril une vaste opération contre les partisans de la fédéralisation, impliquant des hélicoptères et des blindés.