L'Union européenne a gelé les avoirs de deux entreprises énergétiques de Crimée, a annoncé lundi le chef de la diplomatie belge Didier Reynders.
"Il s'agit de deux entreprises du secteur énergétique ayant tiré profit de l'annexion de la Crimée par la Russie", a déclaré le ministre devant les journalistes à Bruxelles.
Quoi qu'il en soit, il a refusé de citer les noms des entreprises visées par les sanctions .
"Ce sont des sociétés criméennes confisquées après l'annexion de la péninsule ukrainienne en mars", a-t-il dit simplement.
Les ministres des Affaires étrangères des 28 pays de l'Union européenne ont décidé lundi d'élargir la liste des sanctions ciblées en l'absence de désescalade en Ukraine, lit-on dans les conclusions du Conseil "Affaires étrangères" de l'UE qui s'est réuni lundi à Bruxelles.
Treize noms de personnalités russes ont été ajoutés à la liste des 48 personnes déjà visées par une interdiction de visas et un gel de leurs avoirs, de même que deux entreprises.
Suite au rattachement le 18 mars dernier de l'ex-république ukrainienne de Crimée et de la ville de Sébastopol à la Fédération de Russie, dénoncé comme une annexion par les autorités de Kiev, les Etats-Unis et l'UE ont imposé des sanctions contre plusieurs responsables politiques et hommes d'affaires russes qui sont dorénavant visés par des gels d'avoirs et des interdictions d'entrée.
Les pays du G7 ont également menacé de décréter des sanctions contre plusieurs secteurs de l'économie russe en cas d'escalade de la situation autour de l'Ukraine.
Peuplée principalement de russophones, la Crimée a été rattachée en 1954 à l'Ukraine soviétique sur décision de Nikita Khrouchtchev, premier secrétaire du parti communiste de l'URSS. Après la chute de l'URSS en 1991, la Crimée est restée au sein de l'Ukraine. La Crimée et Sébastopol ont fait partie de l'Ukraine pendant 60 ans.
Un changement de pouvoir s'est opéré le 22 février à Kiev. La Rada suprême (parlement ukrainien) a démis le président Viktor Ianoukovitch de ses fonctions et réformé la Constitution. La Crimée a tenu un référendum sur son statut politique le 16 mars. Selon le bilan définitif, 96,77 % des personnes ayant pris part au vote se sont prononcées en faveur du rattachement de la Crimée et de Sébastopol à la Russie.