Les lieutenants Maxine Stiles, Alexandra Olsson et Penny Thackray ont suivi avec succès les cours des sous-mariniers pour entrer dans l'histoire de la marine de guerre britannique. Pour la première fois depuis l'existence des Forces Navales Royales, les femmes ont reçu le droit de faire leur service dans la flotte sous-marine comme les hommes.
Dans la marine de guerre de la Grande-Bretagne, les femmes sont déjà présentes depuis plus de 20 ans – dès 1990. Mais les représentantes du beau sexe n'étaient pas admises au service à bord des sous-marins : on croyait qu'un travail pareil nuisait à la santé féminine. L'interdiction était supprimée en 2011, quand il était établi que le travail sous l'eau était dangereux seulement pour les femmes enceintes. Les femmes-officiers ont commencé à essayer d’être admises au service dans des sous-marins. Stiles, Olsson et Thackray ont réussi à surmonter les obstacles. Le courage des Anglaises était déjà apprécié par le ministre de la Défense du pays Philip Hammond, qui a traité leur acquis de « vrai moment historique pour les Forces Navales Royales et l'armée ». D'ailleurs, une telle joie peut être précoce. Il ne faut pas oublier la spécificité du service sous-marin, trouve le commentateur militaire de l'agence d'information « Rosinformbureau » Anatoly Sokolov :
« Il faut accorder une attention spéciale à la compatibilité psychologique des femmes et des hommes pendant le service. Les femmes sont les femmes, les hommes sont les hommes, et leurs relations personnelles ne doivent pas exercer une influence sur l'exécution des fonctions. »
Les législateurs britanniques ont prévenu bien des fois longtemps avant la suppression de l'interdiction le 2011 que les relations entre un homme et une femme dans un sous-marin pouvaient dépasser le cadre des rapports officiels entre collègues. Leurs craintes se sont renforcées encore plus après le scandale qui avait éclaté aux États-Unis, raconte le président du Conseil du Club des sous-mariniers de Saint-Pétersbourg, le capitaine Igor Kourdine :
« Le porte-avions américain "Eisenhower" se trouvait en expédition qui devait durer cinq mois, à son bord, il y avait 1200 membres de l’équipage dont 300 femmes. Après le retour à la base, 49 ont demandé la démission en rapport avec la grossesse. Environ autant de personnes ont demandé à leurs supérieurs l’autorisation de se marier avec les collègues. C'est pourquoi, il faut prendre en considération cette nuance. En tant que capitaine d’un sous-marin, je vois mal ce que je ferais pendant trois mois avec des jeunes femmes enceintes à bord. »
À propos, les sous-mariniers eux-mêmes se produisent contre l'idée du service avec les femmes. Dans l'étude américaine récente, à la question : « Quelle est votre attitude envers le service des femmes à bord des sous-marins », une grande partie d’hommes ont répondu négativement. Et cela, malgré le fait qu'aux États-Unis, les femmes font leur service dans la flotte sous-marine dès 2010. Cette réaction des hommes n’est pas étonnante, dit le capitaine Igor Kourdine : le sous-marin n’est pas un bon endroit pour les femmes :
« Dans n'importe quelle règle, il existe et il existera toujours des exceptions, mais elles ne font que confirmer la règle. Le sous-marin est un bâtiment de guerre, à bord duquel les femmes ne doivent pas être présentes. Non parce que c'est un mauvais présage, mais en vertu de la spécificité du service dans un sous-marin. »
Après la Grande-Bretagne, le commandement des forces navales de la France a déclaré sur la décision d'admettre les femmes au service à bord des sous-marins. Ainsi, deux Etats européens se joindront au Canada, aux États-Unis, à l'Australie, à la Suède, à l'Espagne et à la Norvège, où les femmes ont déjà reçu il y a quelques années le droit de servir à bord des sous-marins. Apparemment, cette tendance se renforcera avec le temps. Peut-être, les vrais hommes sont-ils devenus moins nombreux ?