Comment Kiev veut pénaliser la Crimée, sans succès

© © Photo: RIA Novosti/Iouri LachovComment Kiev veut pénaliser la Crimée, sans succès
Comment Kiev veut pénaliser la Crimée, sans succès - Sputnik Afrique
S'abonner
Kiev veut laisser la Crimée sans électricité, sans eau et sans information. L’Ukraine est en train de réduire ses approvisionnements en eau et en électricité et, selon certaines données, se prépare à brouiller les émissions des chaînes de télévision russes. Mais tout compte fait, ce « chantage » aide plutôt la Crimée à devenir à court terme entièrement indépendante de Kiev.

La Crimée est en train de devenir autosuffisante en eau. Un premier puits artésien qui approvisionnera la population en eau potable a été foré près de la ville de Stary Krym. A son tour, la redistribution de l’écoulement des cours d’eau criméens est appelée à aider à approvisionner en eau les autres localités de la péninsule.

Auparavant, Kiev a réduit de trois fois les approvisionnements en eau par le canal du Nord de la Crimée. Selon le premier vice-premier ministre de Crimée Roustam Temirgaliev, son débit ne constitue actuellement que 50m3/s contre 150m3 en temps normal. Cette eau est principalement destinée à l’agriculture qui est actuellement le secteur le plus éprouvé. Kiev pratique cette politique irréfléchie, même au détriment des régions ukrainiennes comme celle de Kherson, qui risque de pâtir à son tour de la pénurie en eau.

Conscient que les autorités criméennes résistent bien, Kiev multiplie les moyens de pression. Les coupures d’approvisionnement en électricité ont commencé en mars, laissant dans le noir un tiers de la péninsule. Alexei Tzekhov, délégué criméen au Sénat russe, est convaincu que ce problème sera résolu et que le fournisseur ukrainien finira par se raviser :

« Nous avons de graves difficultés d’approvisionnement en électricité et nos opposants chercheront à nous créer de nouveaux problèmes. Le gouvernement de Crimée est en contact avec Krymenergo en essayant de le convaincre que les paiements en roubles profitent à tout le monde. Ils doivent comprendre qu’ils sont solidement implantés en Crimée. Or, pour pouvoir travailler ici, nous devrions travailler la main dans la main. »

La Crimée est même prête à payer pour l’eau et l’électricité le tarif plus élevé qui sera fixé par Kiev, mais celui-ci préfère ne pas être payé du tout dans le seul but de créer des problèmes pour la Crimée, estime Sergeï Pinkine, directeur du Fonds pour le développement de l’énergie :

« La position de Kiev a peu en commun avec l’économie et est dictée par la politique. Théoriquement, la question pourrait être résolue par recours au dollar ou à l’euro, si les Ukrainiens ne veulent pas accepter les roubles russes. »

Une autre décision de Kiev, à savoir couper la Crimée des chaînes de radio et de télévision russes comme il l’a fait en Ukraine, a également une visée politique facilement perceptible. Si Kiev a tenté d’expliquer les coupures d’approvisionnement en eau et électricité par les travaux de maintenance et les impayés, il aura par contre du mal à argumenter la déconnexion des chaînes russes.

Mais qu’à cela ne tienne, les émissions pourront reprendre grâce aux lignes câblées et aux paraboles. Pour pallier le déficit d’électricité, la Crimée dispose désormais de groupes électrogènes à diesel capables de couvrir tous les besoins. Les énergies alternatives sont également en plein développement et une ligne électrique reliera la Crimée à la région de Krasnodar. Quant à l’approvisionnement en eau, elle sera assurée grâce au système de réservoirs dans la montagne et de puits artésiens, tant et si bien que la Crimée deviendra autosuffisante en eau pour la prochaine saison touristique. N

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала