Philosophe britannique et homme public, Bertrand Russel a fondé un tribunal privé en 1966 en vue d’instruire les crimes de guerre au Vietnam. La tâche était de savoir si le gouvernement des Etats-Unis avaient commis des actes d’agression conformément au droit international. Les événements du Vietnam en 1950-1960 étaient à la fois la guerre civile entre les forces politique du Vietnam et la lutte armée contre l’occupation américaine. L’unification pacifique du pays qui pendant longtemps n’a porté aucun résultat, a provoqué un vaste mouvement de protestation. Ce dernier, à l’initiative des Etats-Unis, s’est transformé en un conflit international en 1965. Washington voulait sauver le régime de Saïgon et garder le contrôle du Vietnam du Sud.
Dans la création du tribunal international des crimes de guerre, Bertrand Russel y voyait le début de changements moraux en Occident : il fallait définitivement condamner l’effusion de sang provoquée par un être insensible. Les conclusions du Tribunal sur la guerre du Vietnam étaient les suivantes : les Etats-Unis qui aspiraient à dominer la région et violaient systématiquement les accords de Genève de 1954, étaient responsables de l’absence de développement pacifique de la situation. Il a été également souligné que les actions des Etats-Unis auraient pu faire faire l’objet de poursuites de la part du tribunal de Nuremberg et d’une juridiction de droit international. Mais malheureusement, le tribunal et son verdict n’ont pas joué un rôle considérable. Les Etats-Unis ont tiré des conclusions, mais pas pour longtemps, estime le politologue Alexandre Sagomonian.
Pendant très longtemps, les Américains ont subi l’impact de « syndrome vietnamien ». Ce dernier agissait avant 1991. Les Américains l’ont surmonté au cours de la guerre du Golfe contre l’Irak. C’est là que commencent les actions absolument impudentes, c’est là que les Américains ont de nouveau cru en leur impunité. Bien qu’ils aient connu des défaites sérieuses comme en Somalie, ils les cachent (par exemple en Afghanistan, en Irak) jusqu’à ce que ces défaites se transforment en complexe de culpabilité. Je suis absolument sûr qu’il y aura encore un complexe semblable dans un proche avenir.
La guerre du Vietnam était une répétition de la guerre du Golfe, avancent les experts. Or, le Vietnam et l’Irak ne sont pas les seuls pays où les Etats-Unis ont tenté d’imposer leur politique en recourant à des mesures extrêmement dures. Viennent ensuite l’Afghanistan, la Syrie et les tentatives américaines de dicter leur volonté sur le territoire postsoviétique. Compte tenu de ces facteurs, les experts concluent que pour les Etats-Unis la guerre ce sont des actions systématisées.