Dans cette voie, les pionniers éprouveront de grosses difficultés. Par exemple, la profondeur de la mer de Kara dans la zone de l’exploration atteint 545 mètres, les glaces rendent la tâche difficile, puisque la température est de – 46 degrés. Pourtant, l’Arctique est trop alléchante pour y renoncer, croit le directeur général du Centre des évaluations stratégiques et des prévisions Sergueï Griniaev.
« Pour ce qui me concerne, je noterais deux aspects. Primo : la civilisation moderne se trouve au seuil de l’épuisement des ressources, pétrolières avant tout. Il faut explorer les nouvelles régions potentiellement pétrolifères sur la planète. L’Arctique en fait partie. Selon des données récentes, de grands volumes d’hydrocarbures s’y trouvent, mais ce n’est pas le seul aspect. La région arctique est assez calme aujourd’hui sur un plan géopolitique.
L’Arctique est de nos jours une des principales zones qui influencent considérablement le changement global du climat. Et l’aspiration des Etats à pénétrer en Arctique s’explique aussi par le désir d’avoir accès aux données scientifiques liées à ces processus. »
Pour la Russie, la région arctique constitue une priorité. Les experts croient que d’ici cinq à sept ans, Moscou pourrait y élargir sa présence pour atteindre le niveau fixé dans les années 30-40 du siècle dernier. A cette époque, l’Union Soviétique explorait en effet activement les territoires du Nord.
Selon le vice-président du Centre des communications stratégiques Dmitri Abzalov, « comme les glaces fondent, pour la navigation, les opportunités s’élargissent. Il s’agit par exemple de la Voie maritime du Nord. Elle est devenue plus large au cours des dernières années, ce qui permet de l’exploiter en régime commercial. »
D’énormes opportunités s’ouvrent en Arctique, qui requiert le développement d’une coopération internationale. Il est criminel d’utiliser la région pour des querelles politiques puisque l’Arctique est une clef pour la prospérité de toute l’humanité. N