Les cavaliers de la Grande Dépression

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De plus en plus de banquiers occidentaux meurent dans des circonstances étranges. Le bilan s’élève à 14 top managers des plus grandes banques internationales rien que cette année.

Selon la version officielle, beaucoup d’entre eux ont mis fin à leurs jours, d’autres ont été abattus avec leurs familles mais la cause de la mort de quelques autres reste toujours mal élucidée. Il s’agit sans doute des simples coïncidences ou du témoignage d’une situation dépressive dans le secteur bancaire à moins que ces départs en masse dans l’au-delà ne s’expliquent par autre chose.

C’est encore en février qu’on a commencé à parler d’une vague de suicides parmi les banquiers. Cinq collaborateurs en vue des banques internationales se sont suicidés en deux semaines. La liste des banquiers morts dans des circonstances étranges comporte déjà 14 personnes et renferme des retraités et des jeunes. C’est ainsi que le trader de Levy Capital Kenneth Bellando qui a sauté de la fenêtre de son appartement, avait moins de 30 ans. Pourtant, de nombreux experts refusent toujours d’établir un lien entre les activités des banques et la fin tragique de leurs employés. C’est notamment le cas d’Anna Bodrova, analyste principale d’Alpari :

« Je crois qu’il s’agit tout simplement d’une succession des événements qui ont coïncidé dans le temps et dans l’espace. A mon avis, rien ne permet en effet d’affirmer qu’il existe un lien entre tous ces incidents. »

Sans entrer dans les théories conspirologiques, c’est le plus vraisemblablement le fait du stress que subissent les employés. Les psychologues avaient même inventé un nouveau terme et notamment le « burnout » pour désigner ce phénomène. En août dernier, les projecteurs de la presse se sont braqués sur la succursale de « Bank of America ». Son employé allemand débutant Moritz Erhardt avait « bossé » sans discontinuer 3 jours d’affilée et a été finalement découvert mort dans son appartement le jour suivant. La crise financière et le contrôle renforcé du secteur bancaires donnent lieu à un surplus de travail et les employés sont réellement surchargés.

« Les responsables du secteur bancaires sont obligés de travailler durement. En effet, après la crise de 2008, la Banque Centrale Européenne et les autres organes régulateurs, ont renforcé le contrôle du secteur bancaire dans son ensemble et les employés ont été obligés de travailler beaucoup plus et dans un cadre plus strict. »

C’est notamment le cas des monstres des finances comme JPMorgan qui tient le premier rang pour le nombre de top managers ayant mis fin à leurs jours. Voici le commentaire de Vassili Solodkov, directeur de l’Institut bancaire du Haut collège d’économie :

« La banque était obligée de verser d’importants dédommagements parce que ses gérants donnaient de mauvaises recommandations. C’est en réalité une responsabilité écrasante parce que les portefeuilles dépendent des prévisions et si le client perd son argent, cela se répercute en premier lieu sur le gérant de portefeuille et sur la banque dans son ensemble. »

L’histoire connaît déjà des exemples des suicides en masse parmi les banquiers. La dernière fois, c’était à l’époque de la Grande Dépression. Will Rodgers, journaliste et comique qui était témoin de ces événements, les décrit en ces termes : « Lorsque Wall Street s’est affolé, il fallait prendre une place dans la queue pour sauter par la fenêtre et les profiteurs vendaient des places dans l’East River ». Gerald Celente, journaliste et prévisionniste, fait remarquer à son tour qu’on ne peut pas manipuler les marchés à l’insu du top management qui sait forcément ce qui se passe et les risques qu’il prend. La situation actuelle dans l’économie européenne est commentée par Vassili Solodkov :

« L’inflation peut se muer en déflation et en ralentissement de la croissance économique. Lorsque survient la récession, les débiteurs ne peuvent plus payer les créances ou font tout pour l’éviter. La BCE s’efforce de contrecarrer cette évolution à coups d’assouplissements quantitatifs. »

On pense généralement que la crise financière globale était à son pic en 2008 et que les pays essaient maintenant d’en maîtriser les conséquences. Alors pourquoi, les banquiers sont-ils poussés au désespoir maintenant? Gerald Celente estime qu’en 2008, les gens croyaient encore que les événements économiques étaient, certes, désagréables mais normaux. Ils ne savaient rien des spéculations auxquelles se livrait en réalité le secteur bancaire. Bruxelles, l’Allemagne, la Grande Bretagne et les États-Unis analysent maintenant ce qui se passe et découvrent pas mal de faits accablants. Quant à ceux qui savaient trop ou étaient même impliqués dans les sales combines bancaires, ils sont réduits à sauter par la fenêtre.

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